Nídhögg (également connu sous les noms Niddhöggr), dont le nom signifie « celui qui frappe avec férocité », est une créature ancestrale de la myhtologie nordique. Ce serpent colossal, parfois décrit comme un dragon, réside parmi les racines de l’arbre-monde Yggdrasil. La plupart du temps, Nídhögg se dissimule dans les brumes glacées qui enveloppent ce monde. Plongeons dans les profondeurs de ce mythe pour découvrir la véritable essence de Nídhögg.
I. Les Origines de Nídhögg
Dans les pages de la Poésie Eddique et de la Prose Edda, les sources primaires de la mythologie nordique, Nídhögg émerge comme une figure sinistre, tapie dans les ombres de l’Yggdrasil. Son nom même évoque une créature aussi repoussante que redoutable. Mais quelle est la genèse de ce dragon légendaire ? Selon les récits, Nídhögg aurait émergé dès les premiers instants de la création, trouvant refuge dans les profondeurs de l’arbre-monde. Certains érudits spéculent même sur ses origines, suggérant qu’il pourrait incarner les forces primordiales du chaos, opposées à l’ordre cosmique représenté par Yggdrasil.
Il est décrit comme un gigantesque serpent doté d’innombrables queues. Redouté de tous, il se nourrit des cadavres de ceux qui périssent à Niflheim. Toutefois, cette alimentation lui cause souvent des maux d’estomac, qu’il apaise en rongeant les racines d’Yggdrasil. Cette action menace l’arbre-monde qui soutient l’univers, c’est pourquoi les trois Nornes, Urd, Verdandi, et Skuld, arrosent chaque jour les racines pour les maintenir en bonne santé.
II. Son lien avec Yggdrasil
Dans la mythologie nordique, Yggdrasil est l’arbre-monde, soutenant les neuf royaumes. Ses branches abritent de nombreuses créatures, comme des serpents, un aigle, un écureuil, et des cerfs. Mais la plus redoutable de toutes est Nídhögg.
D’après les Grímnismál, Nídhögg ronge les racines d’Yggdrasil depuis les profondeurs et plus particulièrement la troisième racine de l’arbre, celle qui se trouve au-dessus de Niflheim et de la source Hvergelmir.
Grâce à l’écureuil Ratatosk, Nídhögg communique avec l’aigle perché au sommet de l’arbre (on ne connait pas la nature de ces échnages, à peine apprenons-nous la relation entre ces deux animaux mythiques d’Yggdrasil).
Dans la Völuspá, Nídhögg est décrit comme résidant à Náströnd, où il se nourrit du sang des cadavres des parjures, meurtriers et adultères de Niflheim. Nídhögg ne se contente pas de hanter Niflheim ; il est également le gardien de la source Hvergelmir, d’où s’écoulent les onze rivières empoisonnées d’Elivagar. Lors du Ragnarök, il est prophétisé qu’il émergera de son antre pour traverser la plaine de Vigrid, emportant avec lui les cadavres des combattants tombés au champ de bataille.
III. Nídhögg et le Ragnarök
Dans le dernier passage de la Völuspá, Nídhögg fait une apparition spectaculaire lors du Ragnarök, la bataille apocalyptique. Ce gigantesque dragon viking émerge enfin dans les cieux (après avoir rongé les racines d’Yggdrasil qui le retenaient prisonnier), transportant sous ses ailes les âmes damnées. Aligné avec les forces du chaos, il se joint aux géants pour détruire les dieux. Toutefois, la conclusion de cet événement majeur reste ouverte à plusieurs interprétations.
Pour certains historiens, ce dragon/serpent mythique met fin au règne des dieux en emportant les âmes des combattants déchus, marquant ainsi la fin de l’ancien monde. A l’issue de la lutte, Nidhögg ne disparaîtra pas, mais s’en ira vivre en Nidavell, la contrée de « champs sombres ». D’autres estiment qu’il annonce une nouvelle ère, signifiant la conclusion d’un cycle cosmique et le début d’un nouveau. En tant que l’une des rares créatures maléfiques à survivre, Nídhögg symbolise le mal et le chaos dans ce monde renaissant.
IV. Les autres animaux d’Yggdrasil
Nidhögg n’est pas le seul habitant de l’arbre-monde Yggdrasil ; une véritable ménagerie peuple ses branches et ses racines. De nombreux serpents plus petits rongent également les racines de l’arbre aux côtés du serpent/dragon légendaire. Au sommet, l’aigle Vedrfölnir, doté d’une grande sagesse, bat des ailes pour créer les vents et porte un faucon entre ses yeux. Cet aigle est le principal adversaire de Nidhögg, et ils échangent des messages de haine via un messager inattendu : l’écureuil Ratatosk, qui court de bas en haut de l’arbre pour transmettre leurs insultes (comme évoqué, les textes ne mentionnent pas la teneur de ces échanges).
Yggdrasil est aussi le foyer de la chèvre Heidrun, qui se nourrit de ses feuilles éternellement vertes et produit l’hydromel consommé par les dieux et les héros du Walhalla. De plus, quatre cerfs nommés Duneyr, Dainn, Durathror et Dvalinn, broutent les jeunes pousses de l’arbre-monde.
Nidhögg inspire largement les artistes contemporains, apparaissant dans la littérature, les bandes dessinées, les séries télévisées et les jeux vidéo. Dans les romans « Les secrets de l’immortel Nicolas Flamel » et la bande dessinée « Thorgal », il représente le mal. En jeux vidéo, Nidhögg figure dans des titres tels que « Nidhogg », « Borderlands », « Tomb Raider », « The Elder Scrolls V: Skyrim », « World of Warcraft », « Assassin’s Creed Valhalla », « Age of Mythology », « Fire Emblem », « Titan Quest: Ragnarök », et « God of War: Ragnarök ».