La Légende des Völsung est un récit épique qui plonge ses racines dans les mystères de la mythologie nordique. C’est une saga empreinte d’aventure, de trahison, d’amour et de courage. Découvrons ensemble les origines des protagonistes de cette légende, les récits et faits marquants qui ont forgé leur destinée, ainsi que leur descendance qui ont fait de ces textes une légende.
I. Qu’est-ce que la Légende des Völsung?
La Völsunga saga est l’un des récits fondateurs de la mythologie et de l’histoire légendaire scandinave. Écrite au XIIIe siècle, mais puisant dans des traditions orales et poétiques plus anciennes, comme l’Ancienne Edda, elle relate les aventures de la famille Volsung, descendants directs d’Odin. Ce récit s’étend sur plusieurs générations, de Sigi, premier Völsung, à Sigurd, l’un des héros les plus vénérés de la mythologie nordique.
La saga raconte une histoire tragique, mêlant vengeance, amours impossibles, combats héroïques, trahisons et interventions divines. La Völsunga saga est également connue pour ses parallèles avec l’épopée allemande La Chanson des Nibelungen, notamment à travers des personnages comme Sigurd (Sigfried) et Gudrún (Kriemhild). L’influence de cette saga s’étend bien au-delà de la Scandinavie médiévale, inspirant des œuvres littéraires, musicales et cinématographiques de renom.
II. Le Cycle de Sigmund
Le cycle de Sigmund débute avec le roi Volsung, le patriarche de la lignée, qui bâtit un royaume puissant et engendre dix fils et une fille, Sigmund et Signy, des jumeaux. Sigmund se distingue très tôt comme un héros exceptionnel, notamment lorsqu’Odin, son ancêtre, plante une épée magique dans l’arbre central de la halle de Volsung, le Barnstokkr.
Seul Sigmund parvient à retirer l’épée, symbole de sa destinée héroïque. Le roi Siggeir, jaloux, invite les Volsung à son royaume, mais trahit Sigmund et ses frères, les condamnant à mort. Tous périssent, dévorés par une louve, sauf Sigmund, sauvé par l’intervention de Signy. En quête de vengeance, Signy et Sigmund élaborent un plan sur plusieurs années. Signy, en changeant d’apparence avec l’aide d’une sorcière, donne naissance à un fils, Sinfjötli, issu de son union avec Sigmund, destiné à accomplir la vengeance contre Siggeir.
Ils parviennent à tuer Siggeir et à brûler sa halle, mais Signy, consumée par sa soif de vengeance, se jette dans les flammes pour mourir avec son ennemi. Sigmund devient alors roi et gouverne pendant plusieurs années avant de mourir sur le champ de bataille, trahi par Odin lui-même, qui brise son épée lors de son ultime combat.
III. Le Cycle de Sigurd (Siegfried)
Le cycle de Sigurd, fils de Sigmund, est l’une des parties les plus célèbres de la Völsunga saga. Sigurd, appelé également Siegfried, est élevé par le forgeron Reginn, qui lui révèle l’histoire de Fáfnir, un dragon autrefois humain, gardien d’un trésor maudit. Ce trésor est en effet lié à une malédiction lancée par le nain Andvari, contraint par Loki de lui céder son or et son anneau, l’Andvaranaut, qui porte une terrible malédiction : quiconque le possède connaîtra une fin tragique.
Sigurd, aidé par Odin, forge une épée, Gram, à partir des fragments de l’arme brisée de son père. Il part alors pour tuer Fáfnir, suivant les conseils de Reginn, mais découvre les sinistres plans de ce dernier après avoir goûté au sang du dragon, ce qui lui permet de comprendre le langage des oiseaux. Les oiseaux le préviennent que Reginn prévoit de le trahir, et Sigurd tue son mentor avant de s’emparer du trésor.
Sigurd conquiert ensuite la valkyrie Brynhildr, qu’il réveille d’un sommeil magique en la traversant à travers un mur de flammes. Bien que fiancés, Sigurd est ensorcelé par la reine Grimhild et oublie Brynhildr pour épouser Gudrún. Ce triangle amoureux conduit à une série de tragédies, où Sigurd est assassiné par les frères de Gudrún, et Brynhildr, dévastée, se suicide pour le rejoindre sur le bûcher funéraire.
IV. Le Cycle d’Atli
Le cycle d’Atli se concentre sur la suite des événements tragiques après la mort de Sigurd. Gudrún, désormais veuve, est mariée de force à Atli, le roi des Huns (parallèle à Attila), qui souhaite s’emparer du trésor maudit des Nibelungen. Atli invite les frères de Gudrún, Gunnar et Högni, dans son royaume avec l’intention de les tuer pour prendre possession de leur or.
Gudrún, bien consciente des intentions de son mari, tente de prévenir ses frères à travers un message crypté, mais ses efforts échouent. Gunnar et Högni sont faits prisonniers après une bataille acharnée, et Atli demande à Gunnar de lui révéler l’emplacement du trésor. Gunnar, en signe de défi, refuse de parler tant que Högni vit. Après la mort de ce dernier, Gunnar est jeté dans une fosse remplie de serpents, où il parvient à apaiser les créatures en jouant de la harpe, avant de finalement être tué.
Gudrún, dans une vengeance sanglante, tue ses propres fils et les fait manger à Atli lors d’un banquet macabre. Elle achève sa vengeance en tuant Atli dans son sommeil et en incendiant le palais, périssant dans les flammes avec lui. Le cycle d’Atli symbolise la fin d’une longue série de tragédies familiales et met en lumière l’influence destructrice de la malédiction qui pèse sur l’or des Nibelungen.
La Légende des Volsung a eu un impact profond dans la culture moderne, en particulier dans la littérature, la musique et le cinéma. Elle a inspiré l’épopée allemande La Chanson des Nibelungen et a servi de base à des œuvres majeures comme le cycle L’Anneau du Nibelung de Richard Wagner, qui transforme l’histoire de Sigurd (Sigfried) et le trésor maudit en une saga musicale monumentale. De plus, le poème The Story of Sigurd the Volsung de William Morris, ainsi que les écrits de J.R.R. Tolkien, notamment La légende de Sigurd et Gudrún, démontrent l’influence durable de cette saga sur les écrivains modernes. Les thèmes de trahison, de vengeance et de malédiction, inhérents à la saga, résonnent encore dans la culture populaire à travers des adaptations cinématographiques et des références dans des jeux vidéo et des séries télévisées.