Dans la mythologie mésopotamienne, les Apkallu étaient des êtres divins à l’apparence semi-humaine, chargés d’apporter sagesse et connaissances aux humains. Explorons ensemble les différentes facettes de la vie de ces sages.
I. Qui sont les Apkallū ?
Dans divers contextes, les Apkallu sont évoqués en tant que sept demi-dieux, parfois décrits comme des êtres mi-hommes mi-poissons, associés à la sagesse humaine. Ils sont également connus sous le nom des Sept Sages dans la littérature érudite. Après le déluge, tel que relaté dans l’Épopée de Gilgamesh, de nouveaux sages et rois sont répertoriés. Toutefois, post-déluge, ces sages sont généralement considérés comme humains et sont parfois distingués sous le nom d’Ummanu plutôt que d’Apkallu dans certains textes.
En tant qu’êtres mi-hommes mi-poissons, les Apkallu peuvent être comparés à des figures similaires présentes dans d’autres cultures anciennes, telles que les Trois Augustes (Sanhuangwudi) de la mythologie chinoise : Fuxi, Nüwa et Shennong. De même, dans la mythologie hindoue, sept Rishi (anciens Sages) sont réputés avoir contribué au Veda, représentant ainsi le véritable savoir et la connaissance ultime.
II. Le mythe d’Adapa
Le Mythe d’Adapa, également connu sous le nom de la Légende d’Adapa ou Adapa et le Vent du Sud, est un récit ancien de la Mésopotamie, écrit en sumérien et en akkadien entre les années 2000 et 1595 av. J.-C.
L’histoire met en scène Adapa, le serviteur du dieu Ea (ou Enki en sumérien), divinité associée aux arts et aux techniques, dans le palais d’Eridu. Un jour, alors qu’Adapa pêche pour son maître, il est perturbé par Sutu, l’oiseau du Vent du Sud. Pour aller à l’essentiel, lors d’un incident, Adapa brise l’aile de l’oiseau. Cette action déséquilibre la nature et provoque la colère d’Anu, le dieu céleste suprême, père de tous les dieux, qui convoque Adapa dans les cieux.
Craignant pour la vie de son serviteur, Ea le prépare pour sa rencontre avec Anu en lui donnant des instructions précises : il doit obtenir la sympathie des dieux des palmiers et des dattiers, Ningishzida et Dumuzi, en prétendant porter le deuil de leur disparition. Arrivé devant Anu, conseillé par ces deux dieux, Adapa se comporte selon les instructions d’Ea : il refuse la nourriture et la boisson mais accepte le vêtement et le parfum offerts.
Devant l’attitude remarquable de cet humain, Anu, dans certaines versions, le renvoie immédiatement parmi les vivants, tandis que dans d’autres versions, il lui révèle les secrets du ciel avant de le renvoyer sur terre (devenant ainsi un grand sage).
Cette légende aborde également les thèmes de la magie, la médecine, les exorcismes et le rôle des prêtres à Eridu.
III. Apkallu, un adjectif?
Les termes Apkallu sont employés comme des épithètes pour les rois et les dieux, symbolisant la sagesse ou la connaissance de ces derniers.
Une autre utilisation du terme Apkallu est associée aux figurines utilisées dans les rituels apotropaïques, comprenant notamment des hybrides homme-poisson représentant les sept sages, ainsi que des figures à tête d’oiseau et autres.
IV. La descendance des Apkallū
On ne leur connait pas de descendance. A peine les textes se mettent-ils d’accord pour leurs noms et leurs rôles :
- Uannadapa
- Anenlilda
- Uanneugga
- Enmebulugga
- Enmedugga
- Enmegalamma
- Utuabzu
Ces sages ont donné à l’humanité le code des lois (la Me), l’artisanat et les arts.
Les Apkallu étaient souvent associés à la médecine dans la mythologie mésopotamienne. Ils étaient considérés comme des guérisseurs et des conseillers en matière de santé, et étaient souvent invoqués lors de rituels de guérison (d’après les nombreux textes cunéiformes). Ces sages continuent d’être étudiés dans le cadre de la recherche académique. Les chercheurs s’intéressent à leur rôle dans la mythologie mésopotamienne, ainsi qu’à leur influence sur la culture et la société de l’époque.