Représentation du dieu mésopotamien Anshar - AI generated
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Considéré comme le dieu du ciel et de l’univers, Anshar est l’un des personnages légendaires de la mythologie mésopotamienne. Son nom signifie littéralement « celui qui tient le ciel ». Selon les légendes, il fut créé par le dieu Apsu, qui était lui-même le dieu des eaux douces et salées. Anshar est décrit comme étant un dieu puissant, capable de contrôler les éléments et de maintenir l’ordre dans l’univers. Explorons en détail son rôle dans la mythologie mésopotamienne et sa relation avec les autres dieux et déesses.

Représentation du dieu mésopotamien Anshar

I. L’histoire d’Anshar

Il existe plusieurs versions de l’histoire de ce dieu dans la mythologie mésopotamienne. L’une des plus célèbres est le mythe de la création d’Enuma Elish. Dans ce mythe, Anshar et Kishar sont les ancêtres des dieux, et leur fils, Anu, devient le dieu du ciel suprême. Anu a ensuite créé Enlil, le dieu de l’air, et Ea, le dieu de l’eau. Ensemble, ces dieux ont créé l’univers et ont établi l’ordre cosmique.

Une autre version de l’histoire d’Anshar est liée au mythe de la mort de Gugalanna. Dans cette histoire, il est le grand-père de la déesse Inanna, qui est également connue sous le nom d’Ishtar. Inanna tente de venger la mort de son mari, Dumuzi, en tuant le taureau Gugalanna, qui appartient à son oncle, le dieu Enlil. Anshar intervient alors et persuade Enlil de pardonner Inanna.

II. Le rôle d’Anshar dans le panthéon mésopotamien/sumérien

Dans le panthéon mésopotamien, il occupe une place de figure de transition et de chef symbolique parmi les dieux primordiaux. Il est considéré comme roi des dieux pendant une période de la cosmogonie, avant que Marduk ne prenne le trône divin. Sa fonction principale est de superviser la hiérarchie divine et d’assurer la continuité de la lignée des dieux : il envoie Anu pour tenter de résoudre le conflit avec Tiamat, puis, devant l’échec, mandate son fils Marduk comme champion capable de vaincre la déesse du chaos. Dans les textes, Anshar est aussi associé à la personnification de l’horizon et de la totalité du ciel et de la terre, soulignant sa fonction cosmique de garant de l’ordre primordial. Chez les Assyriens, le nom d’Anshar fut utilisé comme logogramme pour désigner Ashur, le dieu suprême de l’empire, établissant un lien entre le ciel primordial et le pouvoir étatique.

III. La descendance d’Anshar

Anshar est étroitement associé à Kishar, sa sœur et parèdre, avec laquelle il engendre, comme nous l’avons vu, Anu et Ea (ou Enki). Cette union symbolise la jonction du ciel et de la terre dans la théogonie mésopotamienne. À travers Anu, Anshar est le grand-père de nombreuses figures majeures du panthéon, telles qu’Enlil et Ea (Enki), consolidant son rôle fondamental dans la hiérarchie divine.

Sa descendance place Anshar à l’origine de la plupart des générations de dieux mésopotamiens, faisant de lui une pierre angulaire dans la transmission de l’autorité cosmique. Certaines traditions l’associent également à des variantes ou syncrétismes avec des dieux mineurs comme Anshargal, et dans le contexte assyrien tardif, il est assimilé à Ashur, renforçant son rôle dynastique et politique.

Anu est le dieu du ciel dans la mythologie mésopotamienne. Il est vénéré comme un des grands dieux, siégeant sur le trône céleste et présidant l’assemblée divine des dieux supérieurs, appelée l’Assemblée des dieux d’Anu.

Ea (ou Enki) est quant à lui un dieu de l’eau douce, de la sagesse et de l’intelligence. Il est souvent représenté comme un dieu bienveillant qui enseigne aux humains les arts et les sciences. Ea joue un rôle crucial dans de nombreux mythes mésopotamiens, notamment celui de la création de l’humanité et du sauvetage d’Uta-Napishti du Déluge.

Bien que peu vénéré directement, Anshar influence la représentation du cosmos dans la mythologie mésopotamienne et, par extension, dans la culture populaire inspirée de ces récits. Son rôle dans l’Enūma Eliš a servi de modèle pour la structure narrative des récits cosmogoniques ultérieurs, où un dieu primitif établit l’ordre et désigne un héros divin pour vaincre le chaos. L’équation d’Anshar avec Ashur montre également comment les figures primordiales pouvaient être mobilisées pour légitimer le pouvoir politique dans l’Antiquité.