Adad est un dieu mésopotamien dont les origines sont difficiles à tracer. Les historiens croient qu’il est apparu pour la première fois dans la région de Sumer, dans le sud de la Mésopotamie, mais il est rapidement devenu un dieu important dans toute la région. Adad est considéré comme l’un des dieux principaux de la religion mésopotamienne, et il est souvent associé à d’autres dieux tels que Enlil et Anu. Découvrons l’histoire de l’imposant Adad, ses pouvoirs et son influence sur la vie quotidienne des anciens mésopotamiens. Examinons également ses représentations dans l’art et la littérature, ainsi que son héritage et son influence sur la culture et la religion.
I. Signification et rôle dans la mythologie mésopotamienne
Adad, dieu akkadien, connu sous le nom d’Ishkur en sumérien, est le dieu de l’Orage dont le culte s’étendait largement au-delà de la Mésopotamie, notamment en Syrie. Là-bas, il fut souvent identifié à Baal, son équivalent syrien, ainsi qu’au dieu hourrite Teshub. Fils d’Anu et de Ki (la Terre), est marié à Shala, la déesse des moissons, avec qui il a un fils, Gerra (ou Gibil en sumérien), le dieu du Feu et de la Métallurgie, qui est parfois également considéré comme le fils d’Anu et Ki. L’épouse d’Ishkur est Medimsa.
Adad est principalement associé à la pluie, l’orage et la foudre. Considéré comme le contrôleur des phénomènes météorologiques, il est capable de fournir de l’eau à la terre pour la rendre fertile et de provoquer des tempêtes destructrices lorsqu’il est en colère. On l’associe également à la régulation du temps, ce qui en fait un dieu important pour les agriculteurs et les éleveurs qui dépendent de conditions météorologiques favorables.
Les légendes entourant Adad suggèrent qu’il pouvait causer des pluies torrentielles pour aider les cultures à pousser, mais qu’il pouvait également envoyer des tempêtes destructrices pour punir les humains qui l’avaient offensé.
II. Le rôle d’Adad et ses représentations
Connu aussi sous le nom d’Hadad, il occupe une place centrale dans la mythologie mésopotamienne car lié à la fertilité de la terre et à l’abondance des récoltes. Dans le panthéon mésopotamien, il est souvent associé à d’autres divinités importantes, renforçant ainsi son importance dans le cosmos divin.
Adad est principalement associé à l’orage et aux pluies torrentielles, ce qui en fait un dieu redouté. On l’invoquait dans des malédictions pour qu’il détruise les récoltes des parjures ou, à l’inverse, pour qu’il provoque la sécheresse et la famine. Pourtant, il était aussi vénéré comme un bienfaiteur agricole, apportant abondance, fertilité et prospérité, d’où son association avec le taureau, son animal emblématique. En compagnie du dieu Soleil Shamash, il supervisait les consultations oraculaires et la prédiction de l’avenir.
En astrologie, il était lié à la constellation du Corbeau. Le symbole de ce dieu est l’éclair, qu’il brandit fièrement dans la stèle ci-contre, et il est souvent comparé à un taureau sauvage, l’animal qui le représente.
III. Son culte
Dans les régions de Haute Mésopotamie, de Syrie et d’Anatolie, le dieu de l’Orage occupe une place de choix en tant que divinité souveraine des peuples anciens, contrairement à la Basse Mésopotamie où son rôle est moins central. Adad y est assimilé à Ishkur, qui est toutefois plus destructeur. Son principal lieu de culte se trouve à Karkar. Fils d’Anu (le Ciel) et de Ki (la Terre), Adad est uni à Shala, mais son importance reste limitée dans la mythologie sumérienne et babylonienne.
Au début du IIe millénaire avant notre ère, Addu est adoré comme dieu de l’Orage par les Amorrites, devenant leur divinité principale. Il incarne les forces climatiques, dont la pluie, et est ainsi vénéré comme un dieu de la fertilité, similaire au dieu hourrite Teshub. À l’époque des archives d’Ebla (XXIVe siècle av. J.-C.), le grand dieu de l’Orage syrien est nommé Adda. Un grand temple lui est dédié à Alep, la capitale du royaume de Yamkhad, où il est le dieu-patron de la dynastie régnante, jouant un rôle essentiel dans la royauté des royaumes voisins, tel Mari. L’importance d’Adad dépasse largement le royaume d’Alep, illustrant son influence croissante à cette époque. Un autre centre de culte majeur pour Adad se trouvait à Kallassu, également dans le royaume de Yamkhad. Comme d’autres divinités, il se manifestait aux rois par l’intermédiaire de prophètes.
Dans les récits mythologiques amorrites, Adad combat et triomphe de la Mer, Yam, établissant ainsi son autorité sur les autres dieux et affirmant son rôle de restaurateur de l’ordre face au Chaos. Ce mythe se retrouve plus tard à Ougarit avec le récit de la victoire de Baal sur la Mer, ainsi que dans l’Enuma Elish où Mardouk affronte Tiamat, symbole de la légitimité royale.