Dans la riche mythologie grecque, les Titans occupent une place prépondérante. Parmi ces êtres divins, Oléthros se distingue comme le maître d’oeuvre de la Destruction. Partez à la rencontre de ce Titan, qui a première vue peut paraître antipathique, mais qui apporte à terme un message d’espoir, à savoir celui du Renouvellement.
I. Les origines d’Oléthros
Oléthros, le Titan destructeur, trouve ses origines dans le panthéon grec ancien. Selon les récits mythologiques, il est né de Gaïa (la Terre) et d’Ouranos (le Ciel). Il fait partie de la première génération des Titans, une race divine puissante qui gouvernait avant l’avènement des dieux de l’Olympe. On le connaît également sous le nom de Moros.
Les premières références à son deuxième nom se trouvent dans la Théogonie d’Hésiode, où il est mentionné comme l’« odieux Moros ». Selon Hésiode, il serait plutôt le fils de Nyx, la déesse de la Nuit, conçu de manière autonome, comme bon nombre d’autres divinités allégoriques. D’autres sources encore, telles que Hygin et Cicéron, attribuent sa filiation à Érèbe.
II. Son rôle dans la mythologie grecque
Il incarne la notion de destin implacable et de mort inéluctable. Son nom, Moros, dérive du grec ancien, signifiant « destin fatal » ou « mort violente », tandis qu’Oléthros évoque la « destruction » et « l’heure dernière ». Il trouve son équivalent chez les Romains sous le nom de Fatum.
Dans les écrits de Quintus de Smyrne, Moros est particulièrement lié aux Kères sur le champ de bataille, incarnant un aspect masculin de ces divinités liées à la mort.
La tragédie d’Eschyle, Prométhée enchaîné, présente une perspective intrigante sur Moros. Le Titan Prométhée suggère avoir donné à l’humanité l’esprit Elpis, symbole de l’espoir, pour les aider à faire face à l’inévitabilité incarnée par Moros. Moros est également décrit comme « le dieu destructeur qui, même dans le royaume de la mort, ne libère pas sa victime », soulignant ainsi son rôle de représentant de la mort et de la souffrance inévitables.
III. Ses affinités avec les autres divinités.
Aux côtés de son frère Thanatos et de ses sœurs les Kérés, Moros symbolise diverses facettes de la mort. Moros incarne la conception abstraite de la mort, tandis que Thanatos représente une transition paisible vers l’au-delà, et les Kérés incarnent la mort brutale ou due à la maladie.
Moros et le dieu Arès semblaient très bien s’entendre. On assimile également Oléthros à Eris, déesse de la discorde. (Jusqu’ici, rien de très surprenant…)
IV. Les amours et la descendance d’Oléthros
On ne lui connaît pas de descendance ou « d’épouse ». Certains textes mentionnent des personnages historiques qui se réclament de cette divinité mais il s’agit surtout d’attribut qu’ils se sont donnés pour qualifier leurs capacités martiales 😉
Son nom était fréquemment invoqué lors de serments solennels, témoignant de sa présence dans les rituels juridiques et religieux. Les lieux de culte qui lui étaient dédiés sont rares, se limitant principalement aux serments et aux cérémonies formelles. Oléthros représente le pouvoir dévastateur des Titans et la dualité inhérente à leur nature divine. A travers le chaos qu’il engendrait (et dont il a fait preuve pendant la Titanomachie), l’espoir d’un nouvel ordre, d’un nouveau monde perçait toujours. Il est la Mort qui dans le cycle de la vie apporte le renouveau.