Découvrez la fascinante figure d’Hermès, le Dieu messager aux mille facettes ! Fils de Zeus et de la séduisante nymphe Maia, Hermès est bien plus qu’un simple messager des Dieux. Doté de sandales ailées et d’un caducée magique, symbole envoûtant du commerce et du voyage, il incarne la vitesse et la ruse. Ses récits épiques regorgent d’aventures, du vol audacieux des troupeaux d’Apollon à l’invention enchanteresse de la lyre. Sa vie amoureuse fut tout aussi tumultueuse, entre liaisons avec des déesses et tragédies avec des mortelles.
I. Les origines d’Hermès
Avant sa naissance, Zeus fut averti par Gaïa, la déesse de la Terre, que l’un de ses enfants serait plus puissant que lui. Inquiet, Zeus décida de garder secrète l’existence de Maia (fille d’Atlas) et de son enfant à naître. Maia donna naissance à Hermès dans une grotte cachée en Crète. À peine né, le futur Dieu messager montra sa nature exceptionnelle. Il sortit de son berceau et s’aventura déjà dans le monde. Hermès se révéla être un bébé très actif, débrouillard et curieux.
Alors qu’il était encore un nourrisson, Hermès démontra ses talents en volant le troupeau sacré d’Apollon, le dieu du Soleil et de la musique. Ce vol audacieux est l’un des premiers exploits qui marquaient le caractère espiègle et astucieux d’Hermès.
Lorsqu’Apollon découvrit que son troupeau avait été dérobé, il accusa Hermès. Zeus intervint et demanda à son fils de restituer les bêtes. C’est alors qu’il fit preuve du plus grand de ses talents devant ce jury difficile. Il affirma à Apollon qu’il avait bien pris son troupeau et qu’il pouvait venir le récupérer en l’accompagnant. Il avoua avoir tué deux bêtes qu’il avait découpées en douze parts égales pour les offrir en sacrifice aux douze dieux. Etonné, apollon lui demanda qui était le douzième dieu auquel il faisait référence. Sans se départir de son flegme, il lui répondit « Votre Serviteur », et lui assura qu’il n’avait guère mangé plus que sa art et qu’il avait brûlé le reste, comme l’exige la coutume des sacrifices.
Sa ruse le sauva de la colère d’Apollon. Ayant inventé la lyre avec une carapace de tortue et des boyaux de bœuf (instrument qu’il avait utilisé pour endormir sa mère et commettre ces méfaits), il l’offrit en dédommagement à Apollon. Charmé par cette création musicale, Apollon accepta la lyre et pardonna à Hermès. Plus tard dans la même journée, Hermès inventa la flute qu’il échangea avec Apollon contre sa houlette.
La réputation d’Hermès en tant que Dieu rapide et messager des Dieux est bien méritée. Ses pieds sont dotés d’ailes délicates qui lui permettent de parcourir des distances incroyables en un clin d’œil. Ainsi, il remplit ses fonctions avec une célérité inégalée, transportant les messages des Dieux aux mortels et vice versa. Son caducée, un bâton magique entrelacé de serpents, est un symbole universellement reconnu du commerce et du voyage. Cet artefact magique renforce son rôle de médiateur entre les mondes terrestre et céleste.
Patron des relations commerciales et financières importantes, il fut celui qui proposa Héraclès en esclave à Eurytos, avant que ce dernier ne s’entête et le refuse. Omphale, reine de Lydie, l’acheta et le garda pendant deux ou trois ans pour débarrasser l’Asie Mineure des brigands qui pullulaient… mais également comme amant.
II. Les mythes marquants d’Hermès
Le plus célèbre de ses exploits est le vol des troupeaux d’Apollon. Mais on connait moins le côté érudit de sa personnalité. Alors qu’il avait demandé à Apollon de lui enseigner l’art des augures contre sa flûte, il se vit essuyer un refus. Apollon lui conseilla de rencontrer les anciennes nourrices des dieux, les Thries qui étaient à Parnasse, pour apprendre à prédire l’avenir avec des petits cailloux. Il assista ensuite les trois Parques pendant qu’elles élaboraient l’alphabet. A leurs côtés, Hermès inventa l’astronomie, les poids et les mesures, les arts gymniques, la boxe, la culture de l’olivier et l’échelle musicale.
Un autre mythe célèbre mettant en scène ce dieu est sa rencontre avec Argus, le gardien aux cent yeux. Zeus avait confié Argus la tâche de surveiller Io, une prêtresse qu’il avait transformée en génisse. Hermès parvint à endormir Argus avec sa flûte magique et le tua ensuite pour libérer Io.
Il contribua également à sauver le jeune Dionysos, dont la mère avait été foudroyée devant la splendeur de Zeus qui s’était révélé à elle dans toute sa puissance. Et il fut en charge de porter le message de Zeus à Hadès, lui donnant l’ordre de relâcher Coré/Perséphone. Hadès ne lui en tint pas rigueur puisqu’il missionna ce messager pour accueillir les Ombres descendant au Tartare (ce dernier devait conduire les Ombres qui n’avaient pas été enterrées avec une pièce d’or pour le passeur d’âmes Charon).
Le dieu messager fut celui qui ramena de force le brigand Sisyphe, après que ce dernier ait grugé Perséphone pour retourner sur Terre après sa mort. Il remit aussi à Odyssée un charme contre les sortilèges de Circé, qui lui permit de secourir ses compagnons.
Enfin, Zeus envoya Hermès auprès d’Egisthe pour lui conseiller d’abandonner son projet de séduire Clytemnestre, pour se venger d’Agamemnon, lors de la Guerre de Troie. Malgré toute son éloquence, le dieu ne parvint à le convaincre. Egisthe séduisit Clytemnestre et ensemble, ils préparèrent l’assassinat d’Agamemnon.
III. Les amours tumultueuses d’Hermès et sa descendance
Sa liaison secrète avec la déesse de l’amour, Aphrodite est la plus connue car elle provoqua des remous dans l’Olympe, car la déesse était déjà mariée à Héphaïstos, le dieu forgeron. Parmi ses autres histoires, on recense celle avec Peitho (la déesse de la persuasion et de la séduction), les neuf Muses (déesses des arts et des sciences. Selon certaines versions, il est le père de certains des enfants des Muses, ce qui souligne son rôle de mécène des arts), les Pans (des esprits de la nature mi-hommes mi-boucs), Dryope (l’histoire tragique d’Hermès et de Dryope est marquée par l’amour et la douleur. Dryope était une mortelle qui se transforma en peuplier pour échapper à ses poursuivants) et dans certains textes, on lui prête même une liaison avec Antianeira, (une princesse mortelle. Leur liaison a donné naissance à un fils nommé Céphale, qui devint plus tard le mari de Procris). On lui prête également le viol de Hersé, fille de Cécrops, après qu’Agaulos (femme de Cécrops) ne tint pas sa promesse : contre de l’argent, elle avait promis à Hermès de lui présenter sa fille Hersé, dont le dieu s’était violemment épris. Athéna, outrée par le rôle que jouait la mère dans cette relation, la frappa de jalousie pour le bonheur que vivait sa fille. Agraulos garda l’argent sans présenter la jeune fille à Hermès. Très en colère, ce dernier changea la mère en pierre et viola Hersé, qui lui donna deux fils : Céphale et Céryx.
Parmi ses enfants les plus célèbres, on compte Pan (qu’il a eu avec Dryope avant qu’elle ne se soit métamorphosée), le dieu des bergers et des troupeaux à l’apparence mi-humaine mi-bouc, avec des cornes, des oreilles pointues et des pieds caprins, et Hermaphrodite, une figure androgyne associée à l’amour et à la fertilité qu’il a eu avec Aphrodite (d’où le nom). Certains textes disent qu’Eros serait également le fils d’Aphrodite et du dieu messager.
Il eut également de nombreux fils : Echion (messager des Argonautes), Daphnis (inventeur de la poésie bucolique), Autolycos (grand voleur à ses heures perdues…), Myrtilos (qui, à sa mort, vit son image rejoindre les étoiles sous la forme de la constellation du cocher)… Le plus connu reste Daphnis qui avait une place de choix parmi les dieux. Sa mère était une nymphe d’une grande beauté. Daphnis hérita de ses traits. Pan lui apprit à jouer de la flûte. Il était apprécié d’Apollon et Artémis, qui prenait plaisir à écouter sa musique lors de ses chasses. Une nymphe, Nomia, lui fit jurer de lui être toujours fidèle sous peine de devenir aveugle. Chimère trouva le moyen de le séduire alors qu’il était ivre, ce qui le conduit à sa cécité. Daphnis mourut peu de temps plus tard. Hermès transforma alors son fils en rocher et fit naître une source à son nom.
IV. Hermès dans l’art et la culture
Cette divinité a inspiré de nombreux artistes à travers les siècles. Peintures, sculptures, poèmes et pièces de théâtre lui ont rendu hommage, immortalisant ses aventures légendaires. L’influence d’Hermès s’étend également à la littérature et au théâtre, où il est souvent utilisé comme personnage central ou de soutien. Sa représentation dans l’art et la culture révèle la persistance de son héritage dans l’imaginaire collectif.
Hermès a laissé une empreinte durable dans le monde moderne, influençant même notre langage courant. L’expression « hermétiquement scellé » est un clin d’œil direct à la capacité du Dieu messager à garder les secrets sous clef. De plus, Hermès, la marque de luxe française, puise son nom dans cette divinité antique, symbolisant l’élégance et la créativité. L’héritage d’Hermès se reflète également dans les entreprises commerciales modernes qui adoptent son nom ou ses symboles.
V. Hermès dans d’autres mythologies
Hermès, en tant que Dieu messager, a des équivalents dans d’autres cultures et mythologies à travers le monde. Dans la mythologie romaine, Hermès trouve son équivalent en Mercure, le messager des dieux romains. Bien que les deux divinités partagent des similitudes, telles que leur rôle en tant qu’intermédiaires et messagers, ils présentent également des différences significatives, reflétant les nuances culturelles entre les Grecs et les Romains.
Outre l’équivalent romain, on trouve également des dieux messagers dans d’autres cultures. Dans la mythologie nordique, on rencontre Hermód, un messager qui se rend dans le royaume des morts pour chercher des réponses auprès de la déesse Hel. De même, le dieu celtique Lugh possède des attributs similaires, étant considéré comme un dieu de la lumière, du savoir et des arts, en plus d’être un messager divin.
Messager officiel des dieux; patron de la ruse, des bergers, mais également des transactions financières importantes… les missions d’Hermès furent aussi nombreuses que variées. S’il est intervenu dans un si grand nombre de légendes, on peut toutefois lui accorder qu’il se montra à la hauteur de sa tache, comme il l’avait promis à Zeus lorsque ce dernier lui confia sa houlette. Il a beaucoup moins de méfaits à son actif que certains dieux ayant eu un départ plus posé dans leur vie…