Le monde antique de la Grèce regorge de dieux et de déesses fascinants, chacun portant le pouvoir de contrôler différents aspects de la vie humaine et de la nature. Parmi eux, Hélios, le dieu du soleil, brille d’une lumière éclatante, apportant chaleur et clarté à la Terre. Explorons ses origines et comment il a contribué aux mythes et légendes grecs.
I. La naissance d’Hélios
L’histoire d’Hélios commence avec une naissance aussi extraordinaire que la lumière du jour elle-même. Il naquit de l’union de Théia, la titanide de la vue, et d’Hyperion, le titan du mouvement céleste. Ce couple divin engendra trois enfants célestes : Hélios, la lumière du jour, Séléné, la lune, et Éos, l’aurore. Hélios, dès son premier lever, prit son rôle de conducteur du char solaire, traversant le ciel chaque jour pour éclairer la Terre.
II. Hélios le Magnifique et son char solaire
Hélios est généralement décrit comme un jeune homme d’exceptionnelle beauté, coiffé d’un halo solaire, guidant son char à travers le ciel de jour autour de l’Océan et redescendant chaque nuit. Il est perçu comme l’incarnation du Soleil et de son pouvoir créatif, souvent célébré comme un dieu de la vie et de la création. Dans l’Hymne homérique qui lui est dédié, son char est décrit comme étant en or et tiré par des chevaux. Pindare évoque ces chevaux comme « soufflant la flamme au loin ». Ces chevaux furent plus tard nommés en lien avec le feu : Pyrois ou Aréion dans certains textes (« Enflammé »), Éuos (« De l’Orient »), Éthion ou Éthéron (« Fougueux Rouge ») et Phlégon (« Amoureux de la Terre » ou « Soleil Couchant »).
Ce char parcourait le ciel, illuminant le monde de sa lumière dorée. Ce voyage n’était pas sans dangers, car le dieu devait veiller à maintenir une trajectoire précise pour éviter de brûler la Terre.
III. Sa confusion avec Apollon
Il arrive que Hélios soit confondu avec Apollon. Dans les écrits homériques, Apollon est clairement identifié comme un dieu différent d’Hélios, armé d’un arc en argent plutôt qu’en or et sans attributs solaires.
Avec le temps, Apollon a été de plus en plus associé au mythe solaire. Son épithète « Phoebus » a été par la suite appliquée au dieu Sol dans la mythologie romaine.
Cette assimilation entre Hélios et Apollon est devenue un sujet fréquent dans la littérature philosophique, se manifestant dans les œuvres de Parménide et Plutarque.
Hélios est également associé à d’autres dieux. Dans la mythologie étrusque, le dieu solaire était connu sous le nom d’Usil. Mentionné sur le Foie de Plaisance aux côtés de Tiur, la déesse lunaire, Usil est fréquemment représenté émergeant de la mer, tenant une sphère de fer dans chaque main, un motif récurrent sur les miroirs en bronze de l’époque archaïque étrusque. Aux périodes classiques étrusques, il est souvent dépeint entouré d’un halo sur ces miroirs.
Dans les textes classiques, Hélios est parfois associé à Zeus, le souverain des dieux olympiens, suggérant qu’il pourrait être son œil. Diodore de Sicile rapporte que les Chaldéens désignaient Cronos (Saturne) sous le nom d’Hélios, ou Soleil, justifiant cela par la visibilité remarquable de Saturne dans le ciel.
IV. Son culte
Bien que le mythe solaire ait été significatif dans la Grèce pré-hellénistique, le culte d’Hélios était moins central dans les communautés historiques. À Rhodes, Hélios jouissait d’une vénération majeure, marquée par des rituels et la construction du Colosse de Rhodes. Dans d’autres régions, comme à Athènes, Hélios et Séléné étaient perçus comme des divinités mineures. Les Doriens diffusaient également le culte d’Hélios dans leurs territoires, soulignant son rôle dans la religion dorienne. Le contraste entre le culte traditionnel d’Hélios et les approches scientifiques du Soleil s’est manifesté historiquement, notamment lors du procès d’Anaxagore. Enfin, à Sparte, la relation exacte entre Hélios et la divinité solaire locale Hélène reste peu claire.
V. Ses amours et sa descendance
Hélios était réputé pour être un dieu « prolifique ». Voyez par vous-même… Avec la naïade Aéglé, il eut les Charites, déesses de la beauté et de la joie. De sa liaison avec Antiope, naquirent Éétès et Aloeus, tandis qu’avec Astérope, il eut aussi Éétès ainsi que la magicienne Circé.
Athéna et Hélios furent les parents des Corybantes, des guerriers danseurs. Clymène, une océanide, lui donna Les Héliades, Phaéton et d’autres enfants. Avec Crète, il eut Pasiphaé, et de son union avec Gaïa, Bisaltes est issu.
Augeas, l’un des Argonautes, était le fils d’Hélios et Hyrmine. Avec Leucothoé, il eut Thersanon et avec Nausidame, Augias (le mythe des écuries d’Augias). Ocyrhoé lui donna Phasis, tandis que de sa relation avec Persé, il eut Éétès, Persès et d’autres enfants.
Rhodé ou Proto, selon les sources, lui donna un autre Phaéton. Et de son union avec Rhodos, sont issus Les Héliades et d’autres progénitures. Enfin, avec Séléné (sa soeur), il eut Les Heures.
Il est également cité comme le père prolifique de nombreux autres, dont Aegiale et Mausolus.
Inutile de préciser que sa descendance fit les beaux jours la mythologie grecque. Le mythe le plus connu de ce dieu est celui mentionnant son fils le plus célèbre, Phaéton, fruit de sa liaison avec Clymène. ce dernier, avide de prouver sa filiation divine, sollicita le privilège de conduire le char solaire de son père. Hélios accepta à contrecœur, mais cette aventure tourna rapidement au désastre. Incapable de maîtriser les chevaux enflammés, Phaéton provoqua des catastrophes sur Terre et fut foudroyé par Zeus pour arrêter le chaos.
Dans l’art et la culture grecque, Hélios était souvent représenté comme un homme à la chevelure dorée, portant le char solaire comme couronne. Les artistes le représentaient fréquemment dans des fresques, des sculptures et des pièces de monnaie, immortalisant ainsi sa puissance solaire. Sa lumière divine inspira également des poètes, des écrivains et des philosophes, qui le citèrent dans leurs œuvres. (Notamment lorsque le dieu du Soleil se chargea de dénoncer la liaison d’Arès et aphrodite, alors mariée à Héphaïstos 😉 )