La mythologie grecque est riche en divinités fascinantes, mais Artémis se démarque par sa personnalité tranchée voire inflexible et son influence sur la nature sauvage et la chasse. Artémis, fille de Zeus et de Léto, est la sœur jumelle d’Apollon. Souvent représentée avec un arc et des flèches, elle s’entourait de ses nymphes et de ses animaux sauvages préférés. Explorons ensemble l’histoire et les symboles d’Artémis, ainsi que ses mythes et légendes les plus célèbres.
I. Artémis : la déesse de la chasse et de la nature sauvage
A. Ses origines
D’après la mythologie grecque, cette déesse était la fille de Zeus et de Léto. Sa mère avait été poursuivie par Héra, la femme de Zeus, pour avoir eu des relations sexuelles avec le dieu. Pour éviter la colère d’Héra (légendaire pour sa jalousie), Léto s’était réfugiée sur l’île d’Ortygie où elle avait donné naissance à Artémis et son frère jumeau Apollon. Cette entité était l’une des douze divinités olympiennes, et avait une place importante dans la hiérarchie divine. Elle reste fidèle à sa mère qu’elle trouve injustement traitée. L’exemple le plus parlant en dehors de son aide pour accoucher son frère alors que sa mère endurait les pires souffrances depuis 9 jours est le meurtre du géant Tityos. Léto qui venait alors d’apprendre qu’Apollon venait de s’approprier la prêtresse de Delphes se rendit sur place en compagnie de sa fille. Alors que la mère procédait à un rite privé derrière un buisson sacré, le géant tityos l’interrompit et commença à la violer. Artémis et apollon intervinrent et le tuèrent d’une multitude de flèches. Tityos passa l’éternité dans le Tartare, complètement écartelé alors que deux vautours lui dévorait sans cesse le foie.
B. Sa personnalité
Représentée comme une jeune femme athlétique, vêtue d’une tunique courte et portant un arc et des flèches, elle avait des cheveux noirs et des yeux perçants. Les grecs la considéraient comme la déesse de la virginité et de la chasteté. Elle était connue pour être farouche, indépendante et protectrice de la nature sauvage.
Très tôt, elle se distingua par son esprit aiguisé. Âgée de trois ans, son père Zeus l’assit sur ses genoux et lui demanda ce qu’elle voulait en guise de présent. Elle lui demanda autant de titres que son frère Apollon, une éternelle virginité, une tunique de chasse, un arc, des flèches, toutes les montagnes du monde, une citée de son choix et pour finir, un nombre incalculable de nymphes, toutes exemplaires, pour l’accompagner dans ses aventures. Rien que ça… Sur ce, elle se pencha pour toucher la barbe de son père. Ce dernier, attendri et fier d’une progéniture aussi ambitieuse et droite, lui céda tous ses caprices. Artémis sauta des genoux de son père et se mit de suite en route pour aller recruter ses nymphes.
Toujours sans concession, elle remplaça le soir des noces Alceste, l’épouse d’Admète, dans le lit conjugal par des serpents car ce dernier avait oublié le sacrifice habituel qui lui était réservé. Dans une autre légende au sujet des boeufs consacré à Hélios, elle consentit auprès de la divinité solaire à convaincre Héra de guérir toutes les femmes d’Argos si ce Hélios révélait à Artémis le nom des rois qui avaient omis de lui faire dernièrement des sacrifices.
C. Ses symboles
Les symboles de la déesse comprenaient l’arc et les flèches, les animaux sauvages comme les cerfs, les ours et les loups, ainsi que les cyprès, les chênes et les amandiers. Elle était associée à la lune et était souvent représentée portant une couronne de lune sur sa tête.
II. Les mythes d’Artémis
A. Le mythe d’Actéon
L’un des mythes les plus célèbres d’Artémis est celui d’Actéon, un chasseur qui avait surpris cette dernière et ses nymphes alors qu’elles se baignaient nues dans une source. Pour se venger de son impudence, elle métamorphosa Actéon en cerf. Les propres chiens de chasse du chasseur le poursuivirent et dévorèrent. Ce mythe illustre la colère de la déesse envers ceux qui violaient sa vie privée et celle de ses nymphes.
B. Le mythe d’Orion
Un autre mythe célèbre qui lui est associé est celui d’Orion, un géant chasseur qui avait été tué par un scorpion envoyé par Gaïa, la déesse de la Terre, ou Apollon qui redoutait que sa jumelle ne tombe sous le charme du chasseur, selon certains textes. La déesse de la chasse aurait été amoureuse d’Orion, mais il fut tué avant qu’ils ne puissent se retrouver. Le scorpion le poursuivant sans relâche, Orion aurait décidé de gagner la mer. Apollon interpella sa soeur pour la mettre au défi de viserun brigand à la dérive qui n’était qu’Orion. Se rendant compte de son erreur, elle implora Asclépios (fils d’Apollon) de le ressusciter. Ce dernier le fit volontiers mais Zeus foudroya Orion avant qu’Asclépios ne puisse finir de le ramener à la vie. Dans certaines versions du mythe, elle plaça Orion dans les étoiles pour l’immortaliser, créant ainsi la constellation d’Orion.
C. Le mythe de Niobé
Dans ce mythe, Niobé, la reine de Thèbes, avait insulté la mère des jumeaux divins en prétendant être plus prolifique que Léto par sa progéniture, ce qui avait suscité la colère des jumeaux dieux. Ils tuèrent alors tous les enfants de Niobé (certains textes disent qu’ils épargnèrent les deux plus jeunes), ce qui avait plongé la reine dans un chagrin éternel. Ce mythe symbolise la vengeance d’Artémis contre ceux qui la défient, ainsi que sa capacité à causer des souffrances inimaginables.
D. Le mythe de Callisto
Callisto était une nymphe et l’une des compagnes de la déesse vierge. Zeus, son père, était tombé amoureux de Callisto et avait pris l’apparence de sa fille pour la séduire. Lorsque la vérité avait été révélée, Artémis transforma Callisto en ourse. Plus tard, Callisto avait été reconnue par son fils Arcas, qui avait failli la tuer, mais la déesse intervint à temps pour sauver Callisto et la transforma en étoile. D’autres récits mentionnent que la déesse prit pitié de sa suivante qui était alors enceinte de Zeus. Elle les transforma, Callisto et son fils, en constellation (la petite et la grande ours).
E. Le mythe d’Alphée
Le dieux-fleuve, fils de Thétis, s’était épris d’Artémis. Il la poursuivit jusqu’en Grèce mais elle s’enfuit sur l’île d’Ortygie. S’apercevant que son assaillant ne lâchait pas l’affaire, elle demanda à ses suivantes de s’enduire le visage d’une boue blanche, comme elle le faisait à l’instant. Alphée ne pouvant distinguer l’élue de son coeur, dut battre en retraite sous les rires moqueurs des suivantes d’Artémis.
III. Artémis dans la culture populaire
Elle fut représentée dans l’art depuis l’Antiquité, avec des exemples de sculptures et de peintures dans des musées et des galeries d’art du monde entier. Dans l’art contemporain, elle est souvent représentée comme un symbole de la force féminine et de l’indépendance.
Elle inspira également de nombreux écrivains, poètes et dramaturges à travers les âges. Elle apparut dans des œuvres telles que « Les Métamorphoses » d’Ovide, « La Chasse de Diane » de Charles d’Orléans, « Artémis Fowl » d’Eoin Colfer et bien d’autres encore.
Dans un contexte plutôt inattendu, Artémis a aussi fait des apparitions dans plusieurs jeux vidéo populaires, tels que « Assassin’s Creed Odyssey », « God of War III » et « SMITE ». Dans ces jeux, elle est souvent représentée avec ses attributs traditionnels, comme son arc et ses flèches.
Pour finir, nous avons pu découvrir son personnage dans plusieurs films et séries télévisées, tels que « Le Monde de Narnia : Le Lion, la Sorcière blanche et l’Armoire magique », « Xena, la guerrière » et « La Légende d’Hercule ». Dans ces adaptations, elle passe souvent pour une guerrière forte et indépendante, qui protège la nature sauvage et ses compagnes.
IV. Artémis dans la religion grecque
De nombreux sanctuaires lui furent consacrés dans toute la Grèce antique, notamment à Éphèse, où se trouvait l’une des Sept Merveilles du monde antique, le temple d’Artémis. Elle était également vénérée dans d’autres villes comme Sparte, Corinthe et Thèbes. Les fidèles offraient souvent des sacrifices d’animaux pour l’honorer et chercher sa protection.
Des festivals étaient organisés en son honneur dans toute la Grèce antique. Le plus célèbre d’entre eux était celui d’Artémis Orthia, à Sparte, où les jeunes garçons devaient passer des épreuves dangereuses pour prouver leur courage et leur force. D’autres festivals incluaient des courses de chevaux, des compétitions de tir à l’arc et des sacrifices d’animaux.
Protectrice des jeunes enfants et animaux, elle multipliait les patronats (chasse, accouchements…).
Personnage incontournable de la mythologie grecque, Artémis a inspiré des histoires, de l’art, des jeux vidéo et des films à travers les âges. Elle incarne la force, l’indépendance, la nature sauvage et la colère divine. Gardienne des routes, des montagnes, des ports et de bien d’autres éléments, elle honore de sa présence de nombreuses légendes olympiennes.