L’univers mythologique de l’Égypte ancienne est un trésor inestimable de divinités aux pouvoirs uniques. Parmi ces dieux, Thot se distingue en tant que gardien de la sagesse, de l’écriture, et de la magie. Laissez-nous vous présenter ce personnage, en explorant les faits marquants de sa vie qui ont façonné son mythe.
I. Thot, le Gardien du Savoir
Souvent représenté comme un homme avec une tête d’ibis ou, parfois, un babouin, il incarne la quintessence de la sagesse dans la mythologie égyptienne. Il est le détenteur du savoir divin, la force qui guide l’écriture et la magie. Il est un peu comme la bibliothèque céleste de l’Égypte ancienne, où chaque secret du cosmos est soigneusement conservé.
Au cœur de sa sagesse se trouve la création de l’écriture hiéroglyphique, un système complexe de symboles et de signes qui a façonné la communication et la préservation du savoir dans l’Égypte ancienne. Grâce à Thot, les anciens Égyptiens pouvaient coucher sur le papyrus leurs légendes, leurs lois, et leurs enseignements sacrés. Il était le protecteur des scribes et des érudits, veillant à ce que l’héritage culturel de l’Égypte soit préservé pour les générations futures.
II. Pourquoi ces représentations?
L’ibis est célèbre pour sa capacité à distinguer une eau potable d’une eau non potable. En conséquence, sa divinisation en fait une figure divine de la connaissance. Par extension, il est considéré comme le gardien du savoir et, par conséquent, le maître des écrits dans une société où l’écriture hiéroglyphique est réservée à une élite, contrairement à l’écriture démotique, plus répandue. Thot est ainsi représenté avec une forme hybride, ayant un corps humain avec une tête d’ibis.
En tant qu’inventeur de l’écriture et du langage, Thot est appelé la « langue d’Atoum » et le scribe des dieux. En tant qu’incarnation de l’intelligence et de la parole, il possède des formules magiques irrésistibles pour les dieux. Selon la légende, celui qui pouvait déchiffrer les formules magiques du Livre de Thot pouvait espérer surpasser même les dieux.
Le respect accordé à Thot découle de sa connaissance infinie. Il est censé détenir toutes les sciences et comprendre tous les domaines du savoir. En tant que gardien du savoir, il a inventé l’écriture. Les anciens Égyptiens croyaient que Thot avait délibérément laissé des livres et des écrits dans les temples pour transmettre la connaissance à l’humanité. Toutefois, sa conscience aiguë de son intelligence supérieure le rendait parfois ennuyeux, prétentieux et pompeux. Il avait un penchant pour les discours élaborés, les formules compliquées et un ton affecté, ce qui irritait souvent les autres dieux.
Thot excellait également en mathématiques, fixant les limites des nomes (régions administratives de l’Égypte) et du Double-Pays. Il concevait les plans des sanctuaires des dieux, car lui seul possédait cette compétence unique. Toutes les disciplines scientifiques étaient sous son influence et bénéficiaient de sa protection.
III. Son rôle au Tribunal d’Osiris
Il présidait également l’audition des morts au tribunal d’Osiris, où Anubis pesait et jugeait les défunts en comparant le poids de leur cœur à celui d’une plume, symbole de Maât et de la justice. Cette évaluation déterminait si le défunt était condamné (et son Ka dévoré par Ammout, « la Grande dévoreuse ») ou s’il était jugé digne d’accéder aux Champs d’Ialou, un paradis éternel où règne l’ordre divin.
Un passage du Livre de la vache du ciel explique que Thot a été choisi par Rê comme vizir lors du départ de ce dernier du monde des hommes. Thot est ainsi le scribe divin possédant des compétences similaires à celles du scribe de l’administration pharaonique.
Enfin, lors du combat entre Horus et Seth, Horus perdit son œil, mais Thot l’aida à le retrouver. Cet œil, appelé « Oudjat », symbolise la victoire de l’ordre (représenté par Horus, l’héritier légitime d’Osiris) sur le chaos (Seth, qui perturbe l’ordre dynastique et, par conséquent, l’ordre du monde). Porté sous forme d’amulette, l’Oudjat était censé protéger contre le mauvais œil et était souvent placé sur la proue des navires pour éloigner les dangereux hippopotames.
IV. Descendance Divine de Thot
Dans la mythologie égyptienne, Thot était associé à plusieurs déesses et avait des liens avec diverses divinités, mais il n’est pas principalement connu pour ses amours et sa descendance comme certaines autres figures mythologiques (notamment Osiris). Toutefois, il existe quelques références à des unions et à une descendance dans certaines versions de la mythologie. Voici quelques-unes de ces associations :
- Maât était la déesse de l’ordre, de la justice et de la vérité. Thot était parfois considéré comme le mari de Maât, symbolisant ainsi l’union de la sagesse et de la justice. Cette relation n’est pas aussi centrale que d’autres unions divines dans la mythologie égyptienne (Osiris et Isis, par exemple).
- Seshat était la déesse de l’écriture, de la mesure et de l’architecture. Thot et Seshat étaient souvent associés en tant que dieux de l’écriture et de la connaissance. Dans certaines versions de la mythologie, Seshat est décrite comme la fille de Thot.
- Dans quelques textes funéraires, Thot est mentionné comme le père de Nehemtawy, une déesse mineure de la douleur et de la lamentation. Cependant, ces références sont rares et peu détaillées.
Les symboles associés à Thot sont profondément enracinés dans la culture égyptienne. Les plumes d’autruche, les papyrus, et les tablettes d’écriture hiéroglyphique sont autant d’éléments qui évoquent sa présence. Ces symboles continuent d’influencer l’art, l’architecture, et même la spiritualité contemporaine de l’Égypte. L’influence de ce dieu s’étend bien au-delà de l’Égypte ancienne. Son image a perduré dans la pensée contemporaine, notamment dans le domaine de l’ésotérisme et de l’occultisme. Les chercheurs de vérité modernes voient en Thot un guide spirituel, une source de sagesse ésotérique, et un lien avec le mysticisme égyptien.