La mythologie égyptienne connaît des divinités très imagées dont les représentations ne cessent d’étonner… mais aucune ne peut rivaliser avec la puissance de Sekhmet, la déesse lionne. Découvrons aujourd’hui ses légendes et ses symboles.
I. Les Origines de Sekhmet
Sekhmet est décrite comme la fille du dieu Soleil, Rê, symbolisant l’œil redoutable et protecteur de son père. Vénérée en tant que déesse guerrière, elle est souvent représentée en train de combattre seule ou aux côtés de son armée de génies portant des armes mortelles telles que des flèches et des couteaux.
Elle est également liée à des aspects féminins tels que la régulation des cycles menstruels, démontrant ainsi sa domination sur les aspects de la vie et de la fertilité. La déesse chatte Bastet est parfois identifiée à Sekhmet, montrant la complexité des divinités égyptiennes.
Les prêtres dévoués à Sekhmet étaient respectés en tant que spécialistes de la médecine vétérinaire.
Dans le culte qui lui est rendu, elle est souvent associée à l’apport des maladies par ses miasmes, notamment durant les cinq derniers jours de l’année égyptienne. Pour éviter qu’elle ne ravage l’humanité, son « père » lui offre un breuvage spécial de bière teintée de rouge pour apaiser sa soif de sang lorsqu’elle s’enivre.
II. Sekhmet, la Destructrice
En tant que déesse de la guerre, elle incarne la force destructrice du Soleil et est considérée comme l’instrument de la vengeance de Rê. Selon les récits, elle aurait été spécialement conçue par le dieu Soleil pour punir les humains qui se rebellent contre lui, comme le rapporte le Livre de la vache du ciel, inscrit sur les parois de plusieurs tombes de la vallée des Rois. Ses attaques féroces, caractérisées par son corps flamboyant et ses projectiles incandescents, sont destinées à éliminer les ennemis du roi et à susciter la colère divine contre les forces du chaos, incarnées par Isfet, ainsi que contre les opposants du pharaon. En plus de son rôle martial, Sekhmet était réputée pour conseiller et diriger les pharaons sur le champ de bataille.
III. Ses amours et sa descendance
Bien qu’elle soit principalement associée à la violence et à la destruction, Sekhmet revêt également un aspect maternel en tant qu’épouse de Ptah et mère de Néfertoum dans la triade memphite. Dans ce contexte, elle est vénérée comme la déesse de la guérison et du foyer, offrant protection et réconfort à ses fidèles. Elle est connue sous plusieurs surnoms, dont « la puissante », « Celle devant qui le mal tremble », et « la maîtresse des maladies ».
Dans les représentations artistiques, on la dépeint souvent avec un corps féminin revêtu d’une longue tunique rouge et une tête de lionne, une image emblématique de sa férocité et de sa puissance. Elle est parfois associée à des symboles divins tels que le disque solaire, l’uræus, le sceptre Ouas, et l’ânkh, signe de la vie. Exceptionnellement, elle peut être représentée avec une tête de crocodile. Une fête annuelle était dédiée en son honneur pendant la saison Akhet. Sekhmet était honorée à la fin des batailles pour apaiser sa fureur et restaurer la paix, ce qui marque sa double nature en tant que déesse destructrice et protectrice.