La mythologie égyptienne regorge de personnages hauts en couleur, dont les Âmes de Pé et Nekhen, deux divinités associées au roi et à la reine du pays. Découvrez les origines de ces personnages, leur importance dans la culture égyptienne et leur véritable rôle dans la mythologie égyptienne.
I. Pé et Nekhen : leurs origines
Dans les Textes des Pyramides, une mention intrigante émerge : celle des âmes de Pé et de Nekhen, qui renvoient aux ancêtres des souverains de l’Égypte antique. Mais d’où viennent-ils? Est-ce que ces divinités ont réellement « existé » ou était-ce des symboles créés de toute pièce pour illustrer le pouvoir du pharaon et de son épouse/concubine?
Tout se rattache au culte d’Horus. Nekhen, qui était en fait une autre dénomination de la ville d’Hierakonpolis (nom donné par les grecs), était un centre majeur de ce culte en Haute-Égypte, tandis que Pé, dénomination pour la ville de Bouto en Basse-Égypte, fut élevée au rang de lieu sacré par le choix de la religion de Rê.
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II. Le symbole de ces personnages
Comme vous l’aurez compris, si certains personnages de la mythologie égyptienne ont vraiment existé, Pé et Nekhen n’en faisaient pas partie.
Reprenons depuis le commencement : Horus, également connu sous le nom égyptien Hor ou Horou, représente l’une des divinités les plus anciennes de l’Égypte. Il est couramment dépeint sous les traits d’un homme à tête de faucon. Son culte remonte aux premiers temps de l’histoire égyptienne, avec la cité de Nekhen, aussi appelée la « Ville du Faucon » (Hiérakonpolis), qui semble être parmi les premières à lui être dédiée. Dans les légendes égyptiennes, Horus se charge de venger le meurtre de son père, Osiris, commis par son oncle Seth. Après de nombreux rebondissements, Horus gagne le combat et reçoit le trône d’Égypte en héritage… mais sa légitimité est sans cesse contestée par son oncle. Ce mythe égyptien fait écho alors aux conflits politiques parallèles que connaissait l’Égypte.
Les textes avaient pour but de montrer que Seth représentait la violence et le chaos, alors qu’Horus incarnait l’ordre et, tout comme les pharaons qui se réclamaient alors de son culte, il est l’un des garants de l’harmonie universelle, promesse de paix pour l’Égypte. Au fil du temps, le pouvoir pharaonique a réussi à s’étendre jusqu’à la Basse-Égypte, et l’une des premières villes à reconnaître cette autorité et Bouto.
III. Leur rôle
Quoi de mieux que de créer deux nouvelles divinités protégeant et faisant la promotion du pouvoir pharaonique pour populariser cette idée auprès des locaux? C’est ainsi que naissent Pé et Nekhen, censés protéger les pharaons et leurs dynasties. Bien évidemment, on ne leur connait pas réellement de descendance et je doute que vous puissiez des textes fiables sur leur participation « officielle » à des guerres ou des relations avec d’autres divinités égyptiennes anciennes autres que symboliques.
Symboles politiques utilisés via une propagande religieuse, ces divinités ont tout de même des cultes dédiées et peut-être même plus de temples consacrés que certaines divinités plus anciennes de certaines mythologies. Leurs attributs sont assez flous et laissés à l’imagination des artistes qui ont fait le choix de les représenter. On y retrouve toutefois beaucoup de fauxon, animal associé à Horus.