Dieu de la guerre et de la victoire, Montou incarne la force implacable et l’esprit invincible. Son nom évoque des batailles épiques, des triomphes légendaires et une dévotion sans faille. À travers les récits anciens, plongeons dans la vie tumultueuse de Montou, explorant ses exploits militaires, ses amours passionnées et son héritage durable.
I. L’Origine de Montou
Lorsque l’on parle de ce dieu, son nom résonne comme une fanfare de victoire. Dans la mythologie égyptienne, il est souvent représenté sous la forme d’un homme avec une tête de faucon (et parfois de taureau), symbole de vitesse et de puissance. Sa légende est imprégnée de la vitalité brute du soleil et de la force des dieux de guerre. Il est le dieu tutélaire de l’ancienne ville de Thèbes, et son nom même signifie « Taureau de Montou ».
Les anciens Égyptiens croyaient fermement en Montou en tant que protecteur de Maât, le principe de vérité et d’ordre cosmique, tout en inspirant des exploits guerriers glorieux. Certains suggèrent que Montou-Rê et Atoum-Rê ont symbolisé les deux royaumes de Haute et Basse-Égypte respectivement.
En raison de l’association des taureaux furieux avec la force et la guerre, les Égyptiens ont également considéré le dieu de la guerre sous la forme d’un taureau blanc au museau noir, nommé Boukhis (qui est une hellénisation du terme original Bakhâ, en référence à un taureau vénéré à Hermonthis). À une époque ultérieure, il était même représenté avec une tête de taureau. Le taureau sacré, accompagné de nombreux serviteurs, était paré de couronnes et de vêtements précieux.
II. Dieu de la Guerre
Au cœur de chaque bataille menée par les anciens Égyptiens, cette divinité égyptienne était invoquée pour guider les soldats vers la victoire. On dit qu’il chevauchait les vents, balayant les rangs ennemis telle une tempête impitoyable. Une des batailles les plus célèbres où Montou aurait été impliqué était la « Bataille de la Mer Rouge ». Sa fureur déchaînée a été décrite comme un tourbillon de destruction, mettant en déroute les ennemis de l’Égypte. Les hiéroglyphes gravés dans les temples racontent ses triomphes.
III. Ses Liaisons Divines
Montou avait plusieurs épouses, dont Râttaouy (déesse de la part féminine du soleil, Ra/Rê), Iounyt (déesse de la fécondité), et Tenenet (déesse de l’accouchement).
IV. Son culte et son impact dans la culture égyptienne
Le culte de Montou, le dieu militaire, occupa une position éminente sous les souverains de la XIe dynastie, une période caractérisée par l’expansionnisme et les succès militaires. Vers 2050 av. J.-C., ces avancées culminèrent en la réunification de l’Égypte, inaugurant le Moyen Empire, une ère marquée par la grandeur de la nation. Durant cette période, il devint le dieu suprême, mais progressivement, il céda sa place à Amon, une autre divinité thébaine, destinée à devenir la figure principale du panthéon égyptien.
Dès la XIe dynastie, ce dieu de la guerre était considéré comme le symbole des rois, incarnant leur souveraineté, leur conquête et leur victoire. Il les inspirait sur les champs de bataille. Les armées égyptiennes arboraient les emblèmes des « quatre Montou » (Montou de Thèbes, d’Hermonthis, de Médamoud et de Tôd, les principaux lieux de culte du dieu), tous représentés piétinant et transperçant leurs ennemis avec une lance dans une posture belliqueuse. Une hache de combat cérémoniale, trouvée dans le kit funéraire de la grande épouse royale Iâhhotep II, épouse du roi guerrier Ouadjkheperrê Kames, illustre le dieu de la guerre sous la forme d’un fier griffon ailé, une iconographie influencée par l’art minoen, qui partageait une origine syriaque similaire.
Les plus illustres généraux de l’Égypte antique se faisaient appeler « Taureau puissant, » « Fils de Montou, » ou « Montou est avec son bras droit fort ». Thoutmôsis III, souvent surnommé le « Napoléon d’Égypte, » était décrit comme un « Montou vaillant sur le champ de bataille. » Une inscription datant du règne de son fils, Amenhotep II, témoigne de la remarquable habileté de ce jeune roi à tirer des flèches à travers des cibles en cuivre tout en conduisant un char de guerre, comparant son adresse et sa force à celles de Montou. Même Amenhotep III, qui régna paisiblement, se désignait comme « Montou des souverains. » Dans le récit de la bataille de Qadesh, Ramsès II, également connu comme « Montou des Deux Terres, » se déchaîna contre l’ennemi à la manière du Seigneur de Thèbes.
Bien que les temps aient changé, l’héritage de Montou perdure. On peut apercevoir des références à son image puissante dans la culture populaire moderne. Des films et des œuvres littéraires contemporains s’inspirent souvent de sa force légendaire pour créer des personnages emblématiques. Cette influence continue témoigne de la persistance de l’impact de Montou dans l’imaginaire collectif.