Lorsque l’univers égyptien a été conçu, un élément primordial a été nécessaire pour maintenir l’ordre, pour assurer que tout se passe selon un plan divin. Cet élément était Maât, la déesse de l’ordre, de l’équilibre et de la vérité, que nous vous invitons aujourd’hui à redécouvrir…
I. L’Origine de Maât
Maât tire son nom de la racine égyptienne « mꜣꜥt » (ne me demandez pas comment le prononcer), qui signifie « vérité », « justice » ou « ordre ». Elle était considérée comme une force primordiale qui a existé avant même la création du monde. Dans certaines cosmogonies égyptiennes, elle est même vue comme l’une des premières divinités à émerger de la primordiale Noun, l’océan chaotique primordial, symbolisant ainsi l’ordre qui émerge du chaos.
Cette divinité était également associée à la déesse Tefnut, qui représentait l’humidité ou l’eau primordiale, une autre force élémentaire de la création.
Le concept de Maât (non pas la divinité mais le concept de vérité qu’elle représentait) était largement intégré dans la société égyptienne, influençant la vie quotidienne, la morale, la politique et la religion. Les pharaons étaient souvent considérés comme les garants de la « Maât » sur terre et étaient chargés de maintenir l’ordre et la justice dans le royaume. Les lois égyptiennes et les rituels funéraires étaient également conçus pour refléter et respecter les principes de Maât (cf le mythe du jugement d’Osiris/ de la pesée des âmes avec Anubis et la plume de la déesse de la vérité).
II. Les Symboles de Maât
La déesse Maât est généralement représentée sous la forme d’une dame, debout ou assise, portant sur sa tête son emblème caractéristique, la plume blanche d’autruche dressée au sommet de sa tête. Elle est également souvent associée à d’autres symboles, tels que le Djed, le Ouash et l’ânkh. Pendant la période d’Akhenaton, et ultérieurement, elle a également été représentée avec des ailes.
Les Égyptiens vénéraient Maât dans divers temples à travers le pays, dont le sanctuaire de Karnak, le temple de Deir el-Médineh, ainsi que d’autres temples dédiés à différentes divinités. Elle avait même un temple dédié à Memphis.
L’un des principaux hiéroglyphes qui la représente met justement en avant une plume d’autruche en parfait équilibre, symbolisant l’harmonie et la justice universelle. Ce symbole est étroitement associé à la scène du jugement d’Osiris, où le cœur du défunt est pesé sur une balance à deux plateaux. Si le cœur du défunt s’avère plus lourd que la plume de Maât, Ammout dévore l’âme du défunt, le condamnant à une existence éternelle d’errance et de souffrance. Si le cœur est plus léger que la plume, le défunt est autorisé à rejoindre l’au-delà en paix pour une éternité.
III. Les Amours de Maât
Parmi ses amours divines, Thot, le dieu de la sagesse et de l’écriture, était l’un des plus fervents admirateurs de Maât. Leur union symbolisait l’importance de la vérité dans la quête du savoir. Leur mariage était une union d’intelligence et de justesse, des valeurs très fortes dans la culture égyptienne de l’époque.
Déesse égyptienne de l’ordre, de l’équilibre et de la vérité, Maât incarne des principes fondamentaux qui ont résisté à l’épreuve du temps. Son rôle dans la mythologie égyptienne en tant que gardienne de la vérité et de l’harmonie universelle était l’élément indispensable pour préserver l’ordre divin.