Dans la riche panoplie de la mythologie égyptienne, Apis occupe une place spéciale en tant que Dieu Taureau. Considéré comme une manifestation du dieu Ptah, Apis était vénéré en tant que symbole de fertilité, de force et de pouvoir royal. Explorez les légendes qui lui sont associées, ses attributs et son impact sur la culture égyptienne.
I. Apis: Le Dieu Taureau Vénéré
Dans la mythologie égyptienne, Apis était adoré en tant que Dieu Taureau, symbole puissant de fertilité et de force. Les Égyptiens le considéraient comme la manifestation terrestre de Ptah, le créateur divin. En tant que divinité associée à la fertilité, il était célébré pour sa capacité à donner vie aux terres et aux animaux.
Lorsqu’il était représenté sous forme anthropomorphe, Apis prenait l’apparence d’un homme drapé dans la chendjit, mais arborait une tête de taureau portant des cornes qui encadraient un disque solaire, parfois accompagné d’un uræus.
La manifestation physique d’Apis était adorée dans tout le pays sous la forme d’un taureau vivant soigneusement choisi par les prêtres, en fonction des signes divins qui le caractérisaient. Ce taureau était ensuite emmené à Memphis, où il était logé dans un établissement appelé Apieum, situé à proximité du grand temple de Ptah, considéré également comme un de ses descendants.
II. Les origines de sa naissance
L’une des anecdotes fascinantes entourant Apis est sa naissance extraordinaire. Selon la légende, Apis était le fruit d’une union divine entre une vache et un éclair divin envoyé par Ptah. À sa naissance, il était immédiatement reconnaissable grâce à ses attributs divins distinctifs, tels qu’une marque en forme de faucon sur son dos, un pelage noir avec un triangle inversé blanc sur son front et une tache en forme de scarabée sur sa langue. Ces caractéristiques uniques faisaient d’Apis un être sacré et vénéré par le peuple égyptien.
III. Le destinée de sa manifestation physique
Comme nous l’avons vu, l’Apis était choisi selon 29 critères très stricts (dont quelques-uns cités précédemment). La mère de ce veau était également vénérée à Memphis, où elle a été l’objet de rituels et d’offrandes en tant que « mère du dieu ». Lorsqu’un nouveau taureau Apis était trouvé par les prêtres, il était généralement âgé d’environ un an. Une étable orientée vers le soleil levant était construite pour lui dans le champ où il vivait, et il y était nourri pendant quarante jours, pendant lesquels seuls les prêtres avaient le droit de s’approcher de lui et de lui présenter des offrandes.
Le taureau était alors conduit de manière majestueuse par un cortège de cent prêtres jusqu’à la ville de Nilopolis, où il était accueilli dans le temple de la ville. Il y restait pendant quatre mois, au cours desquels toutes les femmes qui le désiraient pouvaient venir lui rendre hommage pour solliciter ses faveurs et la fertilité. À la fin des quatre mois de cérémonies, le taureau et les cent prêtres quittaient la ville pour se rendre à Memphis lors d’une procession somptueuse le long du Nil. Les rives du fleuve étaient bordées de foules acclamant le cortège et des offrandes étaient jetées dans le fleuve pour attirer les bénédictions des dieux sur l’Égypte.
Arrivée à Memphis, la ville était en effervescence, avec des offrandes affluant de toutes parts. Le taureau était officiellement présenté dans le temple de Ptah (son « père »), où il rencontrait le grand dieu de la cité au cœur de son sanctuaire. Il était ensuite conduit dans son propre temple, où il ne sortait que lors de cérémonies religieuses spécifiques marquant l’année égyptienne, telles que la grande fête du Nouvel An, qui coïncidait avec l’arrivée de l’inondation. Selon les témoignages des historiens de l’Antiquité classique, une fois par an, une génisse était offerte au dieu dans son temple pour satisfaire ses instincts sexuels, puis elle était rituellement sacrifiée et offerte aux dieux le même jour.
VI. Mort et rituels de sa représentation physique
D’après les croyances égyptiennes, le dieu Apis était destiné à vivre pendant une période limitée de vingt-cinq ans. Une fois que l’animal avait atteint cet âge prescrit, les prêtres l’accompagnaient jusqu’aux rives du Nil, où il aurait été rituellement noyé pour respecter scrupuleusement les écrits sacrés et perpétuer le mythe. Pourquoi cette mise à mort rituelle? Tout simplement pour évoquer le destin d’Osiris, qui, selon la légende, avait péri une première fois par noyade, aux mains de son propre frère, le dieu Seth.
La légende raconte que lorsqu’Apis décédait, il se réincarnait instantanément dans l’un de ses semblables. il ne pouvait y avoir qu’un seul taureau Apis adoré à la fois. Le décès d’Apis marquait un événement d’importance nationale qui entraînait un deuil national de soixante-dix jours, la durée nécessaire pour la momification du taureau divin. Apis était alors embaumé, puis placé dans un sarcophage, et ensuite inhumé dans le Sérapéum de Saqqarah, qui était continuellement agrandi jusqu’à l’époque des derniers Ptolémées. La mère d’Apis bénéficiait également d’un traitement spécial, étant inhumée dans une nécropole dédiée située à proximité de l’Iséum de Saqqarah.
On ne connait aucune liaison ou descendance à ce dieu. Hormis les rites qui étaient consacrés à sa manifestation physique, on ne lui connait aucune participation active au panthéon égyptien. Pourquoi devoir le sacrifier comme Osiris? Pourquoi autant de symbolisme pour un dieu qui ne représentait que la fertilité? Autant de questions auxquelles peu de textes de la mythologie égyptienne peuvent répondre.