Dans la mythologie égyptienne, Anat est une déesse guerrière associée à la violence et à la mort. Elle est souvent représentée armée d’une épée et d’un bouclier, prête à combattre quiconque se dresse sur son chemin. Figure importante de la mythologie égyptienne, elle est malheureusement négligée par rapport à d’autres déesses plus populaires telles qu’Isis ou Hathor. Découvrons la vie de cette déesse, les anecdotes les plus marquantes de son histoire, les guerres et querelles auxquelles elle aurait participé, ainsi que ses amours et sa descendance.
I. Qui est Anat?
Elle est la fille d’El, le dieu suprême des Cananéens, et la sœur de Baal, le dieu du ciel et de la pluie. Dans la mythologie égyptienne, cette déesse de la guerre est associée à la déesse Sekhmet en raison de leur rôle similaire en tant que déesse guerrière.
Anat est également connue pour être la déesse de la chasse et de la fertilité. Elle est parfois représentée en train de chasser des animaux tels que des lions et des gazelles. En ce sens, elle ressemble à Artémis, dans la mythologie grecque. Elle est également associée à la fertilité car elle est censée avoir le pouvoir de rendre les femmes enceintes.
II. Histoire et Rôle d’Anat
Originaire des terres cananéennes, elle a été adoptée dans la mythologie égyptienne après que les Egyptiens ont conquis la région. Dans la mythologie égyptienne, cette déesse se démarque de Sekhmet par sa violence et son agressivité (Sekhmet est plus stratégique).
En Égypte, Anat conserve son rôle martial, souvent associée à Seth, le dieu du désordre et de la violence. Adoptée par les Égyptiens sous l’influence des Hyksôs, elle est perçue comme une protectrice du pharaon, veillant sur ses chars et ses chevaux lors des conflits. Bien qu’elle soit principalement une déesse guerrière, son image se diversifie au fil du temps. Sous le Nouvel Empire, Anat prend également des traits de déesse de la fertilité, rôle qu’elle partage avec Hathor, bien que son association avec Seth, un dieu stérile, présente une contradiction apparente.
La fusion d’Anat avec d’autres divinités, telles qu’Astarté, est une caractéristique notable de son évolution dans le panthéon égyptien. Les deux déesses sont parfois confondues, et Anat finit par être intégrée dans des cultes communs, devenant une figure éclectique aux rôles variés.
III. Ses origines et son culte
Anat, ou Anath, est une divinité majeure des panthéons ouest-sémitiques de l’âge du bronze récent, particulièrement vénérée dans le royaume d’Ougarit. Elle apparaît dans les mythes cananéens comme une déesse guerrière, protectrice et parfois destructrice. Fille du dieu Dagan et sœur du dieu de l’Orage, Baal, Anat joue un rôle central dans les récits mythologiques, notamment dans le Cycle de Baal. Son caractère belliqueux et sa fidélité envers son frère la rendent célèbre pour sa bravoure et sa capacité à intervenir dans les moments cruciaux, tels que son affrontement avec Mot, le dieu de la Mort, pour sauver Baal.
Sous la domination égyptienne, elle fut intégrée au panthéon en tant que déesse guerrière, honorée pour sa force et son rôle protecteur lors des batailles. Sa représentation typique montre une déesse portant la couronne de Haute-Égypte ornée de deux plumes, armée d’une hache fenêtrée, d’une lance et d’un bouclier. Les rois égyptiens, notamment les souverains ramessides, lui vouaient un culte important. Ramsès II, par exemple, montra une dévotion particulière envers Anat, allant jusqu’à nommer sa fille « Bint-Anat », c’est-à-dire « Fille d’Anat ».
IV. Légendes et Mythes
Les récits mythologiques où Anat intervient mettent en lumière son caractère impitoyable et ses pouvoirs redoutables. Un des mythes la dépeint soignant Seth après une bataille, en remplissant sept bassines de son propre sang pour revivifier son époux. Cette capacité à soigner et à protéger souligne l’aspect ambigu de sa personnalité, à la fois destructrice et nourricière.
Dans un autre mythe, Anat est présentée comme une guerrière indomptable, prête à se mesurer à des forces colossales, comme le dieu de la Mer, Yam, dans les récits égypto-cananéens. Elle est également associée à des rites funéraires et à la résurrection, notamment dans le contexte de la mort et du retour de Baal, où elle pleure la disparition de son frère et participe activement à son retour à la vie.
V. Sa descendance
Anat n’est pas étrangère à l’amour et à la sexualité. Dans les mythes, elle est censée avoir eu des relations amoureuses avec plusieurs dieux, notamment avec Baal, son frère. Elle est également associée à la déesse Astarté, avec qui elle est censée avoir eu une relation amoureuse. (Dans certaines histoires, on la décrit comme étant bisexuelle.)
Dans les légendes, on lui donne plusieurs enfants, bien que leurs noms et leurs rôles dans la mythologie égyptienne varient selon les récits. Dans certaines histoires, elle lui prête une descendance avec Baal: un fils nommé Yarikh, qui était le dieu de la lune. Dans d’autres histoires, elle est censée avoir eu des enfants avec le dieu de la mort, Mot (celui qu’elle a découpé en morceaux…).
En tant que déesse guerrière, elle est souvent représentée en tenue militaire, avec des attributs de combat tels que la hache fenêtrée et le bouclier, symboles de son pouvoir martial. Son culte s’étendit largement, non seulement dans les régions de Syro-Palestine, mais aussi en Égypte, où son influence perdura jusqu’à l’époque hellénistique, se prolongeant même sous la domination romaine. Plusieurs temples et sanctuaires lui étaient dédiés. Le plus célèbre d’entre eux était le temple d’Anat à Tanis, qui était considéré comme l’un des sanctuaires les plus importants de la déesse en Egypte. Son culte, profondément ancré dans les traditions cananéennes et égyptiennes, témoigne de l’importance de cette divinité dans les religions du Proche-Orient ancien, où elle était vénérée à la fois comme une protectrice farouche et une puissante figure divine.