A chaque mythologie sa divinité de l’amour, et la mythologie celte ne fait pas exception ! Découvrez Oengus, le dieu de l’amour, dieu solaire ou encore dieu de la jeunesse éternelle. Explorons ensemble ses légendes, ses amours, et sa descendance.
I. L’Origine de Oengus
Pour comprendre ce personnage, il est essentiel de connaître ses origines. Dans la mythologie celtique, il est le fils de Dagda, le dieu suprême des Tuatha Dé Danann, et de Boann, la déesse de la rivière Boyne. Mais son histoire commence de manière peu conventionnelle. Lorsque Dagda rencontre Boann, il en tombe follement amoureux. Mais elle est déjà mariée à Elcmar, ce qui complique les choses.
Dagda, étant un dieu puissant, utilise sa magie pour ralentir le temps autour de Boann et lui permettre de passer une journée entière avec lui, ce qui équivaut à neuf mois dans le monde mortel. De cette journée d’amour naît Oengus, le dieu de l’amour et de la beauté, dans des circonstances uniques et mystiques.
La légende d’Oengus ne serait pas complet sans sa résidence légendaire, Brú na Bóinne. Ce lieu sacré, situé près de la rivière Boyne en Irlande, est associé à la jeunesse éternelle et à la régénération. C’est ici que Oengus a établi sa demeure, et sa présence l’a imprégné de magie et de mystère.
Brú na Bóinne est célèbre pour ses monuments mégalithiques, dont Newgrange et Knowth, qui datent de l’âge de pierre. Ces structures sont construites avec une précision astronomique, permettant l’illumination de leurs chambres intérieures lors du solstice d’hiver. Cela témoigne de la profonde connexion de Oengus avec le cosmos et de son rôle dans la régénération de la nature.
II. Ses attributs et son rôle dans le panthéon celtique
Oengus, également connu sous le nom de Mac Óc (« le jeune fils »), est une figure fascinante du panthéon celtique, associé à l’amour, la jeunesse, la beauté, la poésie et le renouveau du temps. Sa représentation combine une lumière solaire bienveillante et des aspects symboliques profonds liés à la vie et à la nature cyclique du temps.
Il est souvent décrit comme un dieu solaire, comparable à Apollon dans la mythologie grecque. Sa beauté éclatante, ses cheveux dorés, et son aura lumineuse symbolisent le printemps, la jeunesse éternelle et la renaissance. Il est accompagné de quatre oiseaux merveilleux qui flottent autour de lui en permanence, chantant des mélodies d’amour et symbolisant à la fois le désir et la fertilité. Ses baisers, transformés en oiseaux dans certaines légendes, reflètent son rôle de médiateur de l’amour et de la poésie.
Un des attributs uniques d’Oengus est son rôle dans le contrôle du temps. Dans le récit De Gabail in t-Sida, il s’approprie par ruse le domaine de son père, le Brú na Bóinne (un tumulus légendaire associé à Newgrange), en demandant de l’occuper « pour un jour et une nuit ». Par un jeu de langage, il transforme cette période en un droit éternel, car dans la cosmologie celtique, un jour et une nuit symbolisent l’éternité. Ainsi, Oengus devient le gardien de cet espace sacré, où le temps et l’éternité se rejoignent, consolidant son rôle de maître des cycles et de la continuité.
Dans ses associations avec l’amour, Oengus est un guide et un protecteur des amants. Ses pouvoirs lui permettent non seulement de vivre des histoires romantiques marquées par la magie et la transformation, mais aussi de venir en aide à d’autres héros comme Diarmuid Ua Duibhne, qu’il adopte et protège. Il est également lié au monde des rêves, dans lesquels il communique et reçoit des visions qui façonnent ses actes. Son pouvoir d’inspirer et de guérir par l’amour et la poésie en fait une divinité profondément bienveillante et admirée.
III. Les Légendes de Oengus
Les légendes associées à Oengus révèlent une divinité difficile à cerner, tour à tour rusée, romantique et dotée de pouvoirs surnaturels. Parmi les récits les plus célèbres figure celui de la conquête du Brú na Bóinne, également connu comme Newgrange, une résidence mythique appartenant initialement à son père, le Dagda. Oengus utilise une ruse linguistique pour en devenir le propriétaire : il demande à son père la résidence « pour un jour et une nuit ». Mais dans la tradition celtique, cette expression symbolise l’éternité. Lorsque le Dagda revient pour réclamer son domaine, Oengus lui répond malicieusement que la cession est définitive. Cette légende illustre l’intelligence et l’habileté verbale d’Oengus, tout en soulignant son rôle de gardien du temps et de l’éternité.
Un autre récit emblématique est celui de son amour pour Caer Ibormaith. Un jour, Oengus rêve d’une femme d’une beauté extraordinaire, et son amour pour elle devient si intense qu’il tombe gravement malade. Après des années de recherche, il découvre que Caer Ibormaith est retenue par un sort qui la transforme en cygne à certaines périodes. Lors de la fête de Samain, un moment clé du calendrier celtique, il trouve Caer nageant parmi cent cinquante autres cygnes sur un lac. Pour être avec elle, Oengus utilise sa capacité de transformation et devient lui-même un cygne. Ensemble, ils s’envolent, scellant leur union.
Il est également impliqué dans la légende de Diarmuid Ua Duibhne, son fils adoptif. Lorsque Diarmuid est poursuivi par Fionn Mac Cumhaill pour avoir séduit Grainne, la fiancée de ce dernier, Oengus lui offre refuge et protection. Il lui fournit des armes magiques, dont l’épée Móralltach et des lances enchantées, tout en tentant de négocier la paix. Après la mort tragique de Diarmuid, Oengus ramène son corps à Brú na Bóinne et utilise son souffle divin pour lui redonner vie temporairement, permettant à son fils adoptif de lui parler à nouveau.
Une autre légende marquante concerne son intervention dans la tragique histoire d’Étain. Midir, l’oncle d’Oengus, tombe amoureux d’Étain, mais sa première épouse, Fuamnach, jalouse, transforme Étain en mouche. Oengus la reconnaît malgré sa nouvelle forme et la protège un temps. Mais Fuamnach finit par la disperser dans les vents, provoquant une longue quête pour retrouver son amour perdu.
IV. Amours Divines et Descendance d’Oengus
L’amour est au cœur de la personnalité d’Oengus, qui symbolise à la fois la passion et la poésie. Sa romance avec Caer Ibormaith est l’une des plus belles de la mythologie irlandaise. Le fait qu’il accepte de se transformer en cygne pour la rejoindre montre à quel point son amour dépasse les limites de la forme physique, illustrant l’union parfaite des âmes.
Bien qu’il n’ait pas de compagne officielle, Oengus est souvent associé à des relations protectrices et passionnées. Il est le père adoptif de Diarmuid Ua Duibhne, qu’il guide et défend contre les dangers. Certains récits mentionnent également une fille, Curcog, et un fils, Nemanach, bien que ces personnages restent marginaux dans la mythologie.
Oengus, avec ses multiples facettes de dieu de l’amour, de la jeunesse et de la poésie, continue d’inspirer la culture contemporaine. Son nom demeure populaire en Irlande et en Écosse, souvent utilisé comme prénom. Les lieux associés à ses légendes, tels que le Brú na Bóinne (Newgrange), sont des sites emblématiques de la culture irlandaise et attirent chaque année des milliers de visiteurs.
Dans la littérature et l’art moderne, Oengus est célébré comme une figure romantique et poétique. Ses histoires d’amour et ses ruses linguistiques trouvent écho dans des œuvres évoquant des thèmes universels tels que le désir, la quête de l’éternité et la transformation. La métaphore des oiseaux qui l’accompagnent, symbolisant les chants d’amour et l’esprit libre, est souvent reprise dans la poésie et les chansons.