Représentation de Macha, divinité de la mythologie celtique - AI generated

Dans l’immensité des légendes celtiques se trouve une figure féminine de caractère (comme la mythologie celtique a le don d’en créer) : Macha. Son nom résonne à travers les âges. souvent confondue avec Morrigan, elle sait se rappeler au bon souvenir des générations modernes. Plongeons dans les légendes de ce personnage celte.

Représentation de Macha, divinité de la mythologie celtique - AI generated

I. L’Origine de Macha

Macha est une déesse de la mythologie celtique irlandaise, dont le nom est étroitement lié à la souveraineté, la fertilité et la guerre. Elle est souvent perçue comme une incarnation de la Morrigan, la célèbre déesse triple comprenant Badb, Macha et Nemain. Cependant, dans plusieurs récits, Macha se distingue en tant qu’entité individuelle. Son nom dérive du terme magosia, qui signifie « plaine », renforçant son association avec la terre et la souveraineté territoriale. Dans d’autres récits, elle est présentée comme une figure de fertilité, une protectrice des cycles de vie et de mort. Son lien avec la province d’Ulster, notamment à travers la capitale sacrée Emain Macha, souligne son rôle de gardienne du territoire irlandais.

II. Ses attributs et son rôle dans le panthéon celtique

Macha est une figure multifacette du panthéon celtique, incarnant des attributs liés à la souveraineté, la fertilité, la guerre et les cycles de la vie et de la mort. En tant qu’aspect de la Morrigan, la triple déesse celtique, elle incarne la souveraineté guerrière et est étroitement liée à la protection des territoires et des frontières politiques. Son nom, dérivé de magosia (« plaine »), souligne son association avec la terre et la fertilité. Macha est aussi la patronne des cycles naturels et humains, mêlant force protectrice et puissance destructrice.

Sa relation avec les chevaux est essentielle dans son iconographie. Symbole de vitesse, de force et de pouvoir, les chevaux soulignent son rôle en tant que figure de souveraineté et d’excellence. Dans plusieurs récits, elle démontre sa puissance physique en surpassant les chevaux royaux dans une course, ce qui renforce son image de divinité supérieure défiant les normes établies.

Par ailleurs, Macha est une déesse de la vengeance et de la justice. Son célèbre acte de lancer une malédiction sur les Ulates, les rendant aussi faibles qu’une femme en couche dans les moments importants de leur historie, illustre son côté punitif et sa capacité à contrôler les destinées humaines.

Enfin, Macha est également une prophétesse, capable de voir et de façonner l’avenir. Associée à la notion de renouveau, elle est impliquée dans des rituels sacrés et des assemblées, notamment lors des fêtes de Lugnasad, où elle est vénérée comme une déesse protectrice et nourricière.

III. Les légendes qui entourent Macha

Macha occupe une place essentielle dans les récits mythologiques irlandais, particulièrement par son rôle dans le récit de la malédiction des Ulates. Cette histoire débute avec Crunnchú, un fermier veuf, qui reçoit la visite d’une magnifique femme, en réalité Macha, une manifestation de la déesse Morrigan. Elle conclut un pacte avec lui : sa vie prospérera tant que leur relation restera secrète. Mais lors d’un banquet royal, Crunnchú se vante que sa compagne peut courir plus vite que les chevaux du roi. Offensé, le roi Conchobar exige de voir cette prouesse. Enceinte, Macha est contrainte de participer à la course. Non seulement elle triomphe, mais elle donne naissance à des jumeaux immédiatement après avoir franchi la ligne d’arrivée.

Outrée par le traitement qu’elle a subi, Macha lance une malédiction redoutable sur les hommes d’Ulster : à chaque fois que le royaume sera attaqué, ils ressentiront la faiblesse et la douleur d’une femme en couche pendant cinq jours et quatre nuits. Cette malédiction, connue sous le nom de « neuvaine des Ulates », plonge les guerriers dans une vulnérabilité périodique. Cet événement a des répercussions majeures dans le récit épique de la Táin Bó Cúailnge (« La Rafle des Vaches de Cooley »), où le héros Cúchulainn doit défendre seul son royaume contre l’invasion, car les autres guerriers sont incapables de se battre.

Un autre mythe célèbre relate l’établissement d’Emain Macha, la capitale du royaume d’Ulster. Après avoir donné naissance à des jumeaux lors de la course, Macha lie ce lieu à son nom en souvenir de ses enfants, Fior (« le Véridique ») et Fial (« la Pudique »).

Dans certains récits, Macha incarne des aspects guerriers. Elle mène des combats pour affirmer sa légitimité en tant que souveraine, comme lors de sa rivalité avec trois rois, Aed Ruad, Cimbaeth et Dithorba. Elle finit par les dominer et leur impose de construire une forteresse en son honneur, connue sous le nom d’Emain Macha.

IV. Ses Amours et Sa Descendance

Dans ses récits, Macha est rarement décrite avec un compagnon stable, bien que l’on retrouve son union avec Crunnchú comme élément central de sa légende. Elle apparaît auprès de lui comme une figure mystérieuse et bienfaitrice, transformant son existence en lui apportant prospérité et fertilité. Leur union donne naissance à des jumeaux, Fior et Fial, dont les noms symbolisent respectivement la véracité et la pureté.

Ces enfants renforcent le lien de Macha avec la fertilité et la maternité. Mais son histoire avec Crunnchú s’achève de manière tragique, à cause de l’orgueil de ce dernier.

Macha a laissé une empreinte profonde dans la culture irlandaise et celtique, notamment à travers les lieux qui portent son nom, tels qu’Emain Macha (aujourd’hui Armagh), et les récits qui la relient à la province d’Ulster. Elle est également une source d’inspiration dans l’art et la littérature contemporaine, où elle est célébrée pour sa force, sa détermination et son lien avec la souveraineté féminine. Dans une perspective moderne, elle est souvent perçue comme une figure féministe avant l’heure, incarnant l’indépendance, la justice et la vengeance contre l’oppression. Ses histoires, particulièrement sa malédiction des Ulates, sont interprétées comme des métaphores puissantes sur le rôle des femmes dans la société et leur capacité à influencer les structures de pouvoir. Enfin, les festivals et les reconstitutions célébrant la mythologie celtique n’oublient jamais de l’inclure 😉