Aujourd’hui, nous vous invitons à partir à la découverte de Lug, également connu sous les noms de Lugh ou Lugus. Explorons ensemble les origines et les faits marquants de la vie de cette divinité celtique qui incarne la puissance et la sagesse.
I. Des origines qui divergent selon les régions celtes
Lugh est une figure majeure de la mythologie celtique, partageant des origines avec les Dioscures, une ancienne divinité indo-européenne. Il est vénéré pour ses multiples talents artistiques et ses interventions pour restaurer l’ordre parmi les dieux. En Gaule et dans la péninsule Ibérique, il est associé à des toponymes et des dédicaces multiples, symbolisant sa nature polyvalente.
Rôle Solaire et Psychopompe: Lugus joue un rôle central dans le mouvement solaire, proclamant être la cause du lever et du coucher du soleil. Il est également considéré comme un guide des âmes dans l’au-delà, symbolisant la transition entre l’obscurité et la lumière, semblable à Ogmios.
Dans la Religion Gauloise: En Gaule, Lugus est associé au cheval et au mouvement solaire, figurant sur des monnaies et des reliefs en tant que conducteur de chariot solaire. Bien que Jules César tente de l’assimiler à Mercure, Lugus incarne plutôt une fusion de fonctions souveraines et artisanales, symbolisées par des chaînes et des pouvoirs magiques.
Dans la Mythologie Celtique Brittonique: Dans la mythologie galloise, Lugh est connu sous le nom de Llew Llaw Gyffes (nous ne vous en tiendrons pas rigueur si vous rencontrer des difficultés à retenir ce nom 😉 ) , agissant comme conseiller et protecteur. Il apparaît dans les récits des Mabinogion, jouant un rôle clé dans la préservation de l’ordre et de la stabilité.
Dans la Mythologie Celtique Irlandaise: En Irlande, il est une figure centrale mentionnée dans de nombreux récits mythologiques, tels que la Bataille de Mag Tured et la Rafle des Vaches de Cooley. Sa fête, Lugnasad, est célébrée le 1er août. Il incarne la société divine hiérarchisée et détient le pouvoir suprême en tant que dieu-roi, maîtrisant tous les arts et sciences.
Lugh, comptant parmi les trois figures emblématiques de la mythologie irlandaise, naquit de l’union entre Eithne, fille de Balor, et Cian, fils du guérisseur divin Dian Cécht. Sa venue au monde fut accompagnée de la disparition précoce de ses frères et sœurs, un événement qui pourrait expliquer les prodiges associés à Lugh, suggérant qu’il incarnait en réalité trois personnes plutôt qu’une seule. Certaines variantes attribuent la mort des autres enfants, cette fois par noyade, aux craintes de Balor, qui redoutait une prophétie annonçant sa mort aux mains de son petit-fils.
La figure maternelle adoptive de Lugh diffère selon les récits, tantôt Tailtiu, épouse du dernier roi Fir Bolg, Eochaid mac Eirc, tantôt l’ancienne reine Duach. Quant à son père nourricier, diverses figures entrent en jeu, telles que Manannán mac Lir, dieu marin, ou Goibniu, le forgeron divin. Cette diversité reflète la variété des compétences et des pouvoirs de Lugh, notamment symbolisés par sa célèbre lance.
II. Les Pouvoirs de Lugh
Lugh était un dieu polymathe, maîtrisant une multitude d’arts et de compétences. Il était le maître de l’artisanat, de la guerre, de la musique, de la poésie, de la médecine et de la magie. Cette polyvalence incroyable lui valut le surnom de « Lug Samildánach », ce qui signifie « Lugh aux multiples talents ».
Le dieu irlandais Lugh est connu pour sa collection d’artefacts magiques, dont une lance en bois d’if appelée Gea Assail ou Ar-éadbair, un lance-pierre connu sous différents noms tels que cloich tabaill, lía tailm ou Tathlum, ainsi qu’un chien nommé Failinis. Il utilise également une épée nommée Freagarthach ou Fragaragh, prêtée par Manannan Mac Lir, tout comme son cheval Aenbharr et son bateau Scuabtuinne ou Sguaba Tuinne. Symboliquement, il est associé à une harpe, à un sanglier et à un bras démesuré, reflétant ses surnoms de lamfada et de Llaw Gyffes. Dans l’iconographie celtique, il est parfois représenté près d’un arbre de vie gardé par deux dragons, un emblème guerrier répandu à travers l’Europe celtique aux IVe et IIIe siècles.
III. Ses exploits
Lugh, fils de Cian, une divinité, et d’Eithniu des Fomoriens, a émergé d’un mariage visant à unir deux groupes divins en conflit. Malgré cela, les hostilités persistaient. Lugh, alors accueilli parmi les Fir Bolg, s’est distingué parmi les Tuatha Dé Dannan à Tara grâce à ses multiples compétences. Sa capacité à maîtriser pratiquement tous les domaines lui a valu le commandement lors de la lutte contre les Fomoriens.
La victoire de Lugh contre les Fomoriens a commencé par la mort de son père, Cian. Découvrant les meurtriers, il les a contraints à accomplir des quêtes périlleuses pour récupérer des artefacts magiques. Artefacts qui allaient se révéler indispensables dans la bataille contre les Fomoriens.
Lors de la bataille de Mag Tuireadh, Lugh a mobilisé ses troupes avec un discours inspirant, mais le roi Nuada a été tué par Balor, son propre grand-père. Dans un duel épique, Lugh a terrassé Balor en le frappant avec sa fronde (ou un javelot, selon d’autres textes), mettant fin à la menace fomorienne.
Après la bataille, Lugh a confronté Bres, l’ancien roi traître des Tuatha Dé Dannan, le laissant en vie en échange de la connaissance agricole. Outre ses exploits militaires, Lugh est également réputé comme le père de Cú Chulainn, un héros légendaire.
L’interprétation moderne de Lugh le relie à diverses figures mythologiques. Bien que des parallèles puissent être tracés avec des divinités telles que Thor et Zeus, Lugh ne correspond pleinement à aucun archétype. Sa polyvalence et ses actes variés le placent dans une catégorie unique, symbolisant la combinaison de multiples sources divines.
Lug était également un négociateur habile, et il parvint à éviter un conflit à grande échelle en proposant un accord de paix aux Fomoires, assurant ainsi une ère de prospérité pour l’Irlande.
IV. Amours et Descendance
Les épouses de Lugh sont également mentionnées de manière variée, parmi lesquelles Bui, Nás, Echtach ou Énglic, bien que certaines sources en citent jusqu’à quatre. Les Luigni, une ancienne tribu du nord de l’Irlande, se revendiquent comme descendants de Lugh, même si sa descendance demeure incertaine dans de nombreux récits.
Il est toutefois reconnu comme père, son fils le plus célèbre est Cú Chulainn, héros éminent du cycle épique d’Ulster, dont la mère est Deichtine.
Enfin, un compagnon fidèle de Lugh est son chien, Failinis.
Lugh est associé à d’autres récits mineurs, notamment sa quête de vengeance contre les meurtriers de son père, Cian. Les coupables sont Brian, Iuchair et Iucharba, fils de Tuireann. Lorsque Lugh découvre le corps de son père, il impose aux assassins une série de tâches impossibles, entraînant la mort de deux d’entre eux dans la bataille et celle de Brian aux mains de Lugh. Cette épreuve conduit Lugh à obtenir sa lance magique et son chien Failinis. Par la suite, Lugh devient la cible d’un trio de frères après avoir découvert l’infidélité de sa femme avec Cermait, fils du Dagda. Dans un accès de colère, Lugh tue Cermait, déclenchant la vengeance de ses fils divins, Mac Cuill, Mac Cécht et Mac Gréine. Traqué près de la colline d’Uisnech, Lugh parvient à échapper à ses poursuivants, mais finit par se noyer dans le Loch Lugborta. Son corps est retrouvé et enterré sous un cairn, bien que diverses versions suggèrent des emplacements alternatifs pour sa tombe, notamment à Newgrange (Brug na Bóinne) dans le comté de Meath. Les trois frères responsables du complot se partagent finalement le royaume d’Irlande.