Représentation du dieu grec Arès - AI generated

Dans la mythologie grecque, Arès est le dieu de la guerre, de la violence et de la destruction. Fils de Zeus et d’Héra, il est souvent représenté comme un guerrier brutal, arrogant et impulsif, prêt à se battre pour le plaisir de la bataille. Mais qui était vraiment Arès, et quel est son rôle dans la mythologie grecque ? Explorons en détail la vie, le caractère et les légendes d’Arès, ainsi que son importance dans la mythologie grecque.

Représentation du dieu grec Arès

I. La vie d’Arès

Arès est le fils de Zeus, le roi des dieux, et d’Héra, la reine des dieux et épouse de Zeus. Il est né dans des circonstances spéciales, symbolisant sa nature guerrière. Certains récits racontent qu’il est né d’une union entre Zeus et Héra, tandis que d’autres affirment qu’Héra l’a conçu seule en réaction à la naissance d’Athéna, fille de Zeus née de manière immaculée.

Avant de rejoindre les dieux de l’Olympe, le jeune dieu en devenir a été élevé et entraîné par différents mentors. Certains mythes suggèrent qu’il a été confié à des créatures sauvages pour lui inculquer la férocité et la force. D’autres récits évoquent son apprentissage auprès du centaure Chiron, qui lui a enseigné l’art de la guerre et la maîtrise des armes. Pour d’autres encore, Zeus fut celui qui lui enseigna l’art de la guerre.

II. Le caractère d’Arès

Le caractère d’Arès est une question de débat dans la mythologie grecque. Certains le décrivent comme un dieu impulsif, qui se bat pour le plaisir de la violence. D’autres le considèrent comme un guerrier courageux qui n’a pas peur de défendre ses idéaux, même si cela signifie la violence.

Arès a également des relations complexes avec les mortels. Dans certaines histoires, il est un allié de l’homme, prêt à se battre à leurs côtés dans les guerres. Dans d’autres, il est considéré comme un ennemi, un destructeur de la civilisation humaine.

III. Les légendes d’Arès

A. Le filet des amants

Zeus arrangea le mariage entre Aphrodite et Héphaïstos : une situation ironique, unissant la déesse de l’amour au dieu forgeron au physique peu attrayant. De cette union naquirent trois enfants : Phobos, Déimos et Harmonie… mais aucun d’eux n’était le fruit de l’union avec Héphaïstos. Le mariage fut caractérisé par l’infidélité d’Aphrodite, dont l’amant le plus célèbre était Arès, le dieu de la guerre. Hélios surprit les amants ensemble et rapporta l’incident à Héphaïstos, qui élabora alors un plan. Lors de son prochain voyage, il annonça une date de retour plus lointaine que prévu, incitant les amants à profiter de l’absence pour se retrouver. Héphaïstos rentra plus tôt et déclencha un filet magique qu’il avait fabriqué, composé de bronze mais aussi léger qu’un voile. Ce filet était incassable. Les amants pris au piège furent exposés aux moqueries des autres dieux de l’Olympe. Tandis que les dieux jalousaient secrètement Arès, les déesses étaient scandalisées mais n’osaient critiquer la situation. Finalement, les railleries se tournèrent vers Héphaïstos, qui devint la cible des critiques.

Héphaïstos demanda à Zeus de lui restituer les cadeaux de mariage qu’il avait offerts pour obtenir la main d’Aphrodite. Zeus refusa, irrité par l’ensemble de la situation. Poséidon, épris de la déesse de l’amour après l’avoir vue dénudée, proposa qu’Arès paie sa dette, sachant qu’il ne le ferait probablement pas, et se déclara prêt à épouser Aphrodite si cela arrivait. L’affaire se calma finalement. Héphaïstos pardonna à sa femme, qui continua cependant à le tromper, notamment avec Poséidon, Hermès, Dionysos et quelques mortels. Mais le mythe ne prit pas fin pour autant. Aphrodite se prit d’amour pour un mortel: Adonis. Elle se partageait son temps avec Perséphone. Aphrodite tenta de convaincre Adonis de lui consacrer plus de temps. Perséphone, jalouse, prévint Arès des nouvelles amours de son amante. Fou de rage et de jalousie, il se déguisa en sanglier sauvage et chargea le pauvre Adonis devant les yeux d’Aphrodite. Son âme descendit au Tartare et des anémones naquirent de son sang.

B. Son combat contre les Aloades

Ephialtès et Otos étaient les descendants de Poséidon, même s’ils prirent le nom de leur père adoptif, Aloée. A neuf ans, alors qu’ils affichaient une taille très impressionnante, ils jurèrent sur le Styx de déclarer la guerre à l’Olympe et de violer Héra et Artémis. Leur première prise devait être Arès (pour mobiliser le dieu de la guerre et affaiblir l’Olympe). Sans trop de difficulté, ils le suivirent en Thrace, le désarmèrent et l’enfermèrent dans un pot de bronze qu’ils cachèrent dans la maison de la nouvelle femme d’Aloée. Il avait été prédit qu’aucun homme ni aucun dieu ne pourrait les tuer. Ils montèrent un siège. Artémis, sous les conseils de son frère, envoya un message aux Aloades pour les rencontrer sur l’île de Naxos et promit de consentir à une union avec Otos s’ils levaient le siège. Otos était fou de joie, mais son frère, qui n’avait pas reçu de message de ce type d’Héra devint jaloux. Une querelle éclata entre les frères qui se disputaient les faveurs d’Artémis. Cette dernière apparut sous la forme d’une biche blanche entre les deux frangins. Leurs instincts de chasseurs prirent le dessus et ils dégainèrent leurs javelines. Artémis prit la fuite au moment où ils lancèrent leurs armes, ce qui les mena à s’entretuer. Le siège levé, Zeus se mit à la recherche d’Arès et contraint Eriboa, la nouvelle femme d’Aloée, de le libérer. Ce dernier était plus mort que vivant.

C. Cadmos et Arès

Zeus s’était épris d’Europe et dans une tentative pour la séduire sans éveiller les soupçons de sa femme, il se métamorphosa en taureau pour la kidnapper et s’unir à elle sous la forme d’un aigle (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? …). Europe lui donna trois fils: Minos, Rhadamante et Sarpédon. Mais pour Agénor, la mère de Cadmos et Europe, sa fille avait disparu. Cadmos, descendant de Poséidon par Agénor, avait pour mission de rapporter Europe. Il consulta une pythie à Delphes qui lui dit d’arrêter ses recherches et de suivre une vache marquée d’une pleine lune sur chaque flanc, puis de fonder une cité à chaque endroit où la vache se laisserait tomber. Arriva le moment où il dut sacrifier cette vache pour Athéna. Pour procéder au sacrifice, il envoya certains de ses hommes à la source d’Arès, qui était gardée par un dragon. Ce dernier tua les hommes de Cadmos. Ce dernier se vengea en écrasant la tête du dragon sous un rocher. Athéna, qui venait de recevoir le sacrifice, lui apparut pour le remercier. Pour réparer l’injustice subie par sa garde, elle lui conseilla d’enterrer les dents du dragon. Dès qu’il le fit, des hommes Spartoi émergèrent de la terre et firent claquer leurs armes. Cadmos lança une pierre entre eux ce qui déclencha une querelle entre ces êtres belliqueux. Seuls cinq survécurent et se mirent au service de Cadmos. Arès toutefois demanda au tribunal des dieux qu’on le venge pour la mort de son dragon. Les dieux fut condamné à servir d’esclave au dieu de la guerre pendant une année.

D. Le sauvetage d’Hadès par Arès

Sisyphe était un voyou bien connu. Lors d’une de ses aventures, il révéla des secrets divins et pour ceci, fut condamné à rester dans le Tartare. Hadès, à la demande de Zeus, devait le conduire. Malin comme pas deux, Sisyphe convainquit Hadès d’essayer ses menottes pour « comprendre leur fonctionnement ». Hadès se retrouva prisonnier et de ce fait, plus aucune personne sur Terre ne pouvait mourir, même les personnes décapitées. Arès, qui voyait son fond de business fortement impacté par cet emprisonnement, se décida à libérer son frère et lui livrer Sisyphe.

IV. Les amours et la descendance d’Arès

Arès est également réputé pour ses nombreuses relations amoureuses. Parmi ses partenaires les plus célèbres, on peut citer Aphrodite, la déesse de l’amour, avec qui il a eu plusieurs enfants, dont Éros, le dieu de l’amour passionnel (bien que de nombreux textes prétendent que le dieu de l’amour a éclos de l’Oeuf Primordial, ce qui en fait le premier dieu). Ce paradoxe apparent met en évidence la dualité entre la violence de la guerre et la passion amoureuse. Éros, armé de son arc et de ses flèches, incarne la force irrésistible de l’amour.
Il est également le père de Phobos et Déimos, les dieux personnifiant la peur et la terreur (ces deux divinités accompagnent souvent leur père sur les champs de bataille, inspirant la crainte dans le cœur des mortels), ainsi que de Térée, roi de Thrace.

Aphrodite trouva un jour son amant dans le lit d’Eos. La jalousie caractérisant ce couple la poussa à condamnée cette divinité du jour à de continuelles amours avec de simples mortels (ce qui était une insulte pour les dieux de l’Olympe). Arès ne prit pitié de sa conquête et la laissa séduire à tour de rôle Orion, Céphale, Ganymède…

Le culte d’Arès était davantage pratiqué dans la ville de Sparte, où il était considéré comme le dieu patron de la ville. Les Spartiates ont souvent invoqué Arès avant les batailles, espérant obtenir sa bénédiction pour la victoire. Arès était également un dieu important pour les soldats et les guerriers grecs, qui le considéraient comme un symbole de courage et de force.